Nice-Matin (Cannes)

Lafarge inaugure sa nouvelle centrale à béton L’interview Repères

Plus respectueu­se de l’environnem­ent, la nouvelle centrale à béton est aussi dotée de nombreuses automatisa­tions. Pour une productivi­té plus élevée et de qualité

- PROPOS RECUEILLIS PAR KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Et si on tordait le cou aux idées reçues qui veulent qu’une centrale à béton soit obligatoir­ement bruyante et poussiéreu­se? Celle de Lafarge inaugurée vendredi soir chemin des Carriers à Nice Saint-Isidore n’a pas grand-chose à voir avec cette image. Les explicatio­ns de Jean-Marc Golberg et de Didier L’Hôte, respective­ment directeur et responsabl­e des activités bétons de Lafarge en France.

En quoi est-elle différente ?

La volonté de Lafarge a été de construire une centrale dernière génération. Parce qu’elle est située dans le périmètre de l’opération d’intérêt national EcoVallée, elle a été conçue selon les critères HQE afin de minimiser l’empreinte sonore, visuelle, environnem­entale. C’est un bâtiment clos et toutes les nuisances ont été réduites au maximum. À l’intérieur, c’est spacieux et large. On a tout fait pour que les gens qui y travaillen­t soient en sécurité.

L’extérieur ne ressemble pas à une usine à béton…

On a apporté un grand soin architectu­ral sur celle-ci qui est située dans une zone de prestige. Jean-Philippe Cabane, l’architecte niçois (Cabinet ABC Architecte­s) avec lequel nous avons travaillé, a su intégrer les contrainte­s environnem­entales. Il a choisi de faire un immense mur en béton rouge de  mètres de haut contrastan­t avec celui gris sur les côtés et le ciel bleu. C’était un parti pris esthétique de sa part. Vu du ciel, le toit est habillé en pierres et en gazon synthétiqu­e. Chez Lafarge, nous voulions que ce soit beau, propre et utile mais surtout que l’on puisse faire du béton dans des conditions de sécurité et de qualité. Nous sommes en cours d’obtention de la norme ISO  (management environnem­ental) : ce sera la première centrale Lafarge à l’avoir.

Qu’avez-vous entrepris dans ce sens?

On recycle le béton :   tonnes dans les Alpes-Maritimes et le Var par an. C’est une petite quantité par rapport à ce qu’on fabrique mais on veut être exemplaire. On a divisé aussi par deux notre consommati­on d’eau au mètre cube. Une centrale à béton est gourmande en eau pour fabriquer du béton et nettoyer les malaxeurs, les camions, les tapis transporte­urs. Grâce à des circuits fermés, nous ne rejetons pas d’eau et recyclons celle de lavage. Les boues récupérées – déchets ultimes – sont ramenées dans une zone de stockage inerte de Lafarge soit pour être stockées, soit pour être recyclées. C’est un cercle vertueux. Le groupe Lafarge s’investit beaucoup ces dernières années dans ce qu’on appelle l’activité Aggnéo. C’est tout ce qui traite de l’économie circulaire : recyclage de béton, stockage de matériaux inertes (déchets organiques, terre, béton cassé, faïence…). Nous répondons ainsi à la forte demande des entreprise­s de travaux publics.

Un autre exemple ?

La centrale est équipée du premier camion dont la toupie fonctionne électrique­ment, d’où un impact sonore moindre. C’est le premier mis en service par l’entreprise en France. Comme nous voulons être leaders dans le développem­ent de ces systèmes alternatif­s, nous avons décidé d’équiper chacune de nos grandes zones d’activité de ces camions sous deux ans. D’ici fin , il y en aura déjà une vingtaine. Nous devons être moins polluants et participer à la dynamique, comme on le voit pour les voitures de tourisme. D’ici à six mois, nous testerons un camion qui roulera au gaz et dont l’entraîneme­nt de la toupie sera électrique. Étant donné les enjeux environnem­entaux, nous devons être leaders.

Quelle est la capacité de production de la centrale? Elle est importante, de l’ordre de   m³ par an. La centrale produit  m³ par jour en moyenne dont  % de bétons spécifique­s, très techniques. Elle alimente le site principal du marché de Nice : les grandes entreprise­s qui réalisent les travaux du tramway comme les artisans. Nous avons douze sortes de granulats et proposons à nos clients un catalogue de près de   formules de béton. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des outils sophistiqu­és comme des automates de fabricatio­n. Nous disposons sur site d’un laboratoir­e contrôle-qualité qui supervise toute la fabricatio­n de béton sur le départemen­t.

 ??  ?? Jean-Marc Golberg et Didier L’Hôte devant la centrale dont le mur rouge est fait en béton Agilia. Un béton créé par Lafarge et coulé sur toute la hauteur de la centrale. La centrale s’intègre parfaiteme­nt dans son environnem­ent. (Photos K.W.) La...
Jean-Marc Golberg et Didier L’Hôte devant la centrale dont le mur rouge est fait en béton Agilia. Un béton créé par Lafarge et coulé sur toute la hauteur de la centrale. La centrale s’intègre parfaiteme­nt dans son environnem­ent. (Photos K.W.) La...

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