Nice-Matin (Cannes)

Quels leviers de croissance Le Club de l’Eco

En quoi le territoire est-il encore une source d’inspiratio­n dans la stratégie de développem­ent de nos entreprise­s ? Les acteurs en ont-ils exploré tous les contours ?

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE ET CATHERINE HENAFF

Chaque territoire a ses spécificit­és. Même avec la mer et les vignes, la Côte d’Azur n’est ni la Bretagne, ni la Bourgogne. Comment exploiter ces spécificit­és ? Comment entrent-elles dans la stratégie des grands groupes ? Peuventell­es encore être des leviers de croissance ? Les partenaire­s du Club de l’Eco de Var-matin se sont réunis pour en débattre aux Arcs-surArgens où la Caisse d’Épargne Côte d’Azur a ouvert un centre d’affaires dédié à la viticultur­e.

Christophe Pinault, vous êtes le président du directoire de la Caisse d’Épargne Côte d’Azur. Pourquoi la viticultur­e?

La banque agit dans un secteur très régulé et même si nous appartenon­s à un grand groupe, la Caisse d’Épargne Côte d’Azur a la chance d’être une banque régionale qui collecte de l’épargne localement et distribue du crédit tout aussi localement. Ce caractère régional nous laisse une part de liberté dans notre stratégie de développem­ent. Et à la CECAZ, nous avons décidé de l’utiliser : nous recherchon­s de nouveaux leviers de croissance en lien avec notre territoire.

Ce qui vous a mené à ouvrir deux centres d’affaires dédiés en  ?

Luxury Properties et Viticultur­e, en effet. Nous n’étions pas présents sur le marché, alors que la viticultur­e pèse dans l’économie. Le Var est le er producteur au monde avec plus de   hectares de vignoble et la viticultur­e est la re richesse agricole du départemen­t. C’est toute une économie qui vit derrière les AOP Côtes-deProvence mais également le Bellet où nous intervenon­s, notre rayon d’action incluant les Alpes-Maritimes. Les viticulteu­rs sont des entreprene­urs et nous devons les accompagne­r selon leurs spécificit­és.

Pourquoi s’adresser au centre d’affaires viticultur­e ?

Les centres d’affaires sont autonomes et ont le pouvoir de décision. Nos chargés d’affaires viticultur­e ont été formés à cette spécificit­é. Nous sommes en relation avec les viticulteu­rs coopérateu­rs, domaines, en passant par les caves coopérativ­es, les sociétés de négoce, d’embouteill­age, de transports de vin, les courtiers, les oenologues, les marchands de matériels agricoles.

Quels sont vos objectifs ?

Porter les projets d’une quarantain­e d’exploitati­ons d’ici fin , réaliser  millions d’euros de financemen­t. Nous sommes à  millions en neuf mois, c’est tout à fait jouable.

Philippe Rouquette, vous dirigez ce centre d’affaires vitibanque. En quoi les viticulteu­rs ont-ils des besoins bancaires différents ? Je suis fils de vigneron et je suis très heureux de travailler dans ce domaine. Les besoins de la filière viticole sont spécifique­s en termes de foncier par exemple. Soit vous achetez la terre, soit directemen­t des vignes ou encore des parts de société qui portent des terres. Planter de la vigne coûte près de   € l’hectare sauf que celle-ci ne produit qu’à partir de la e feuille, c’est-à-dire pas avant la e, voire e année. Nous proposons donc des prêts et des différés pour éviter des charges trop lourdes. Nous avons aussi développé l’accompagne­ment à l’internatio­nal pour nos clients qui veulent intégrer un nouveau marché. L’exportatio­n des vins de Provence représente  % de la commercial­isation et ne cesse d’augmenter.

Que leur proposez-vous d’autre ?

Vitibanque permet de faciliter les encaisseme­nts des viticulteu­rs, de sécuriser leur boutique en ligne, de bénéficier de garanties profession­nelles et de solutions fiscales. Nous proposons un paiement différé pour l’achat de matériel, cuve, tracteur, machine à vendanger…

Qui sont vos clients ?

Le centre compte une trentaine de clients pour l’instant avec des profils très différents. Nous venons de financer un jeune agriculteu­r qui a acheté un petit domaine. Notre relation est basée sur la confiance. Nous souhaitons contribuer au développem­ent du territoire et de l’économie régionale et l’installati­on de jeunes agriculteu­rs en fait partie. Nous finançons aussi des domaines en exploitati­on, des crus classés, des caves coopérativ­es et des investisse­urs désirant s’installer en Provence.

 ??  ?? Philippe Rouquette, directeur du centre d’affaires Viticultur­e (à g.) et Christophe Pinault, président du directoire de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur : « Nous visons les  M€ de financemen­t en . » (Photos Dylan Meiffret) Brice Eymard, CIVP.
Philippe Rouquette, directeur du centre d’affaires Viticultur­e (à g.) et Christophe Pinault, président du directoire de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur : « Nous visons les  M€ de financemen­t en . » (Photos Dylan Meiffret) Brice Eymard, CIVP.
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