Quels leviers de croissance Le Club de l’Eco
En quoi le territoire est-il encore une source d’inspiration dans la stratégie de développement de nos entreprises ? Les acteurs en ont-ils exploré tous les contours ?
Chaque territoire a ses spécificités. Même avec la mer et les vignes, la Côte d’Azur n’est ni la Bretagne, ni la Bourgogne. Comment exploiter ces spécificités ? Comment entrent-elles dans la stratégie des grands groupes ? Peuventelles encore être des leviers de croissance ? Les partenaires du Club de l’Eco de Var-matin se sont réunis pour en débattre aux Arcs-surArgens où la Caisse d’Épargne Côte d’Azur a ouvert un centre d’affaires dédié à la viticulture.
Christophe Pinault, vous êtes le président du directoire de la Caisse d’Épargne Côte d’Azur. Pourquoi la viticulture?
La banque agit dans un secteur très régulé et même si nous appartenons à un grand groupe, la Caisse d’Épargne Côte d’Azur a la chance d’être une banque régionale qui collecte de l’épargne localement et distribue du crédit tout aussi localement. Ce caractère régional nous laisse une part de liberté dans notre stratégie de développement. Et à la CECAZ, nous avons décidé de l’utiliser : nous recherchons de nouveaux leviers de croissance en lien avec notre territoire.
Ce qui vous a mené à ouvrir deux centres d’affaires dédiés en ?
Luxury Properties et Viticulture, en effet. Nous n’étions pas présents sur le marché, alors que la viticulture pèse dans l’économie. Le Var est le er producteur au monde avec plus de hectares de vignoble et la viticulture est la re richesse agricole du département. C’est toute une économie qui vit derrière les AOP Côtes-deProvence mais également le Bellet où nous intervenons, notre rayon d’action incluant les Alpes-Maritimes. Les viticulteurs sont des entrepreneurs et nous devons les accompagner selon leurs spécificités.
Pourquoi s’adresser au centre d’affaires viticulture ?
Les centres d’affaires sont autonomes et ont le pouvoir de décision. Nos chargés d’affaires viticulture ont été formés à cette spécificité. Nous sommes en relation avec les viticulteurs coopérateurs, domaines, en passant par les caves coopératives, les sociétés de négoce, d’embouteillage, de transports de vin, les courtiers, les oenologues, les marchands de matériels agricoles.
Quels sont vos objectifs ?
Porter les projets d’une quarantaine d’exploitations d’ici fin , réaliser millions d’euros de financement. Nous sommes à millions en neuf mois, c’est tout à fait jouable.
Philippe Rouquette, vous dirigez ce centre d’affaires vitibanque. En quoi les viticulteurs ont-ils des besoins bancaires différents ? Je suis fils de vigneron et je suis très heureux de travailler dans ce domaine. Les besoins de la filière viticole sont spécifiques en termes de foncier par exemple. Soit vous achetez la terre, soit directement des vignes ou encore des parts de société qui portent des terres. Planter de la vigne coûte près de € l’hectare sauf que celle-ci ne produit qu’à partir de la e feuille, c’est-à-dire pas avant la e, voire e année. Nous proposons donc des prêts et des différés pour éviter des charges trop lourdes. Nous avons aussi développé l’accompagnement à l’international pour nos clients qui veulent intégrer un nouveau marché. L’exportation des vins de Provence représente % de la commercialisation et ne cesse d’augmenter.
Que leur proposez-vous d’autre ?
Vitibanque permet de faciliter les encaissements des viticulteurs, de sécuriser leur boutique en ligne, de bénéficier de garanties professionnelles et de solutions fiscales. Nous proposons un paiement différé pour l’achat de matériel, cuve, tracteur, machine à vendanger…
Qui sont vos clients ?
Le centre compte une trentaine de clients pour l’instant avec des profils très différents. Nous venons de financer un jeune agriculteur qui a acheté un petit domaine. Notre relation est basée sur la confiance. Nous souhaitons contribuer au développement du territoire et de l’économie régionale et l’installation de jeunes agriculteurs en fait partie. Nous finançons aussi des domaines en exploitation, des crus classés, des caves coopératives et des investisseurs désirant s’installer en Provence.