Le billet de Philippe Bouvard Qu’il est beau le lavabo !…

Dimanche prochain, n’oubliez pas de retrousser vos manches. Pas pour travailler – le labeur dominical est encore loin de faire l’unanimité – mais pour participer sans mouiller votre chemise à la Journée mondiale du lavage des mains. Une croisade concernant au premier chef les politiciens et les hospitaliers, moins populaire que le lavement des pieds lorsque, le Vendredi saint, entre deux « lavées Maria », le Pape donne l’exemple. Sachant que les membres supérieurs qu’on omet de récurer sont responsables de l’argent sale et des maladies nosocomiales. Un défi d’autant plus difficile à relever que l’eau est de plus en plus chère et que la justice sanctionne inexplicablement les blanchiments qui pourraient purifier l’argent. Sans doute sera-t-il plus aisé de se débarrasser des méchants microbes que de nos mauvaises habitudes. En premier lieu, de ce « pickpocketing » généralisé qui aboutit à ce que les billets et la monnaie que nous avons en poche soient toujours pris dans d’autres poches. Heureusement, l’argent virtuel est plus propre puisque on ne peut pas davantage le tenir entre ses doigts quand on l’a gagné que lorsqu’on le dépense. Quant aux maladies qu’on contracte là où on était venu en soigner d’autres, elles ne seront pas éradiquées sans que des pédagogues spécialisés passent un savon aux bactéries en leur expliquant qu’elles n’ont aucun intérêt à vouloir détruire les organismes

humains où elles ont trouvé asile.