Le boulot et le turbin

Le travail est à la fois l’angoisse de ceux qui n’en ont pas et le souci de ceux qui en ont un. Les premiers déplorent qu’on leur en propose si peu et rarement à leur convenance. Les seconds font grève en se plaignant que la rémunération tienne moins compte de leurs besoins que des ressources de leur boss. Les travailleurs qui sont satisfaits de leur sort parlent de leur boulot. Les autres évoquent leur turbin. En fait, le malaise tient à l’absence d’alternance sociale. A part quelques exceptions confirmant la règle, ce sont toujours les mêmes qui, très tôt, décrochent le rôle de patron ou qui sont cantonnés dans la figuration salariale. Si la loi travail avait prévu un roulement, nul doute qu’ayant multiplié les expériences et les comparaisons, les employeurs se montreraient plus compréhensifs et les employés plus souples. Les uns dormiraient mieux la nuit. Les autres se lèveraient plus facilement le matin. Ce qui manque aux uns et aux autres, c’est la mobilité de l’emploi. Prenez l’exemple d’Emmanuel Macron qui sait tout faire, s’obstine à vouloir être chef d’Etat et se contente d’un CDD de  ans renouvelable une seule fois. Il ne cherche pas à exercer d’autre métier ni à s’installer en province. Circonstance aggravante, il a obligé son épouse à quitter un bon boulot à l’Education nationale pour un petit turbin consistant à montrer ses genoux à des paparazzi contre lesquels

il dépose ensuite plainte.