Attaque de Marseille : des arrestations à Toulon
L’enquête ouverte après l’attaque meurtrière de Marseille, le 1er octobre à la gare Saint-Charles, a conduit les policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) jusque dans le centre-ville de Toulon. Un homme soupçonné d’avoir hébergé Ahmed Hanachi, l’auteur de la tuerie, a été interpellé mardi après-midi à son domicile, situé dans un immeuble ancien à deux pas de la gare de Toulon. Il a été placé en garde à vue à Marseille. Un témoin évoque des policiers cagoulés, lourdement armés, escortant vers 17 h 30 un homme menotté, et transportant «beaucoup de sacs poubelles ». Selon nos informations, trois hommes – ce « logeur présumé » et deux de ses connaissances – ont été interpellés alors que les enquêteurs avaient discrètement placé la rue Gimelli sous surveillance depuis plus de 24 heures. « Ça ne m’étonne pas ! réagissait hier soir une habitante du quartier, on appelle ce tronçon de rue “le nid” », en référence à des « bandes » qui fréquenteraient cette artère. Cette enseignante précise spontanément avoir été pronfondément marquée par les meurtres de Laura et Mauranne. De son côté, un voisin du suspect fait part de son étonnement. «Ce n’est pas possible, pas lui... »
Des liens présumés avec les frères Hanachi
Le locataire appréhendé avec le concours de la PJ de Marseille serait âgé de 23 ou 24 ans et de nationalité tunisienne. Ce jeune homme est non seulement soupçonné d’avoir hébergé son compatriote SDF, pendant plusieurs semaines, mais aussi d’avoir été sur le point d’accueillir – après l’attentat – Anis Hanachi, l’un des frères du tueur abattu à Marseille. Ce djihadiste présumé, qui aurait combattu en zone irako-syrienne, a finalement été interpellé il y a quelques jours en Italie. La ville de Toulon, marquée ces dernières années par plusieurs affaires liées à l’islamisme radical, était-elle un point de chute pour les Hanachi ? L’hypothèse est d’autant plus crédible que Ahmed Hanachi s’y était établi il y a une dizaine d’années. Selon l’enquête administrative diligentée par le ministre de l’Intérieur (lire ci-dessous), le Tunisien, âgé de 29 ans, y a été interpellé à trois reprises entre décembre 2005 et février 2006 pour infraction à la législation sur les étrangers et pour vol à l’étalage. La préfecture du Var avait même émis à son encontre, en décembre 2005, un arrêté de reconduite à la frontière, jamais exécuté, faute de place en centre de rétention administrative.