RUGBY Laporte : « Zéro euro pour le contribuable »
Dans le cadre de la tournée des villes d’accueil, le président de la Fédération sera aujourd’hui à Nice afin de sensibiliser le plus grand nombre à la candidature de la France pour 2023
L’ancien secrétaire d’état chargé des sports et ex-manager du RC Toulon entre 2011 et 2016 affiche un ton déterminé. A ses yeux, le dossier français (en compétition avec l’Irlande et l’Afrique du Sud), pour l’obtention de l’organisation de la Coupe du monde 2023 (16 ans après), recèle de nombreux atouts. Bernard Laporte s’en explique.
Dans un peu plus d’un mois, on saura si la France accueillera ou non la Coupe du monde en . Si près de l’échéance, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
On attend, avec impatience. On continue de parcourir le monde entier, à faire ce que l’on appelle du lobbying auprès des fédérations nationales. On a d’ailleurs actuellement certains de nos représentants au Japon. Et ce, afin de démontrer que notre dossier est le meilleur. C’est un travail très important, que l’on va poursuivre.
Après un grand oral, à Londres, le mois dernier, et que beaucoup pensent d’ailleurs réussi, cette opération de séduction à l’étranger a-t-elle, selon vous, porté ses fruits ?
C’est difficile à dire. On est bien reçu partout, pour autant, ça ne veut pas dire que cela va se traduire par un vote positif. En revanche, ce qui est clair, c’est que notre dossier plaît beaucoup.
C’est-à-dire ?
L’aspect numéro un, c’est que ça coûtera zéro euro au contribuable. Les infrastructures existent, les hôtels existent, les stades existent, notamment depuis l’Euro. Économiquement parlant, ça ne peut donc générer que du positif.
Vous avez entrepris une tournée des villes d’accueil. Pour quel objectif ?
D’abord resensibiliser un peu tout le monde, puisque ces villes vont accueillir des matchs. Mais aussi pour les remercier, parce qu’on a très souvent, pour ne pas dire tout le temps, reçu l’adhésion des mairies, des communautés de communes, des ‘‘agglos’’, des métropoles, des départements, des régions. On a reçu énormément de soutiens.
Le choix de Nice, c’était une évidence ?
Oui, le choix était évident, mais c’est aussi lié au cahier des charges du Board Rugby. Avec son stade et son aéroport, Nice n’a rien à envier à personne.
Et puis, la région regorge de passionnés...
C’est clair. Entre Nice, Marseille, Toulon, il y a effectivement de gros amateurs de rugby dans la région. Le mouvement sportif dans son ensemble semble s’être mobilisé autour de ce projet. Ont du reste été nommés ambassadeurs de la candidature #FRANCE des personnalités venues parfois de disciplines autres que le rugby (aux côtés de Frédéric Michalak et Sébastien Chabal figurent ainsi Eunice Barber, Malia Metella, Ghani Yalouz). Ça aussi, c’est un signe fort... La France est le pays le plus visité au monde, déjà, ce n’est pas rien. Les joueurs qui ont fait la Coupe du monde , et je ne parle là que des joueurs étrangers, en gardent un très, très grand souvenir. Notamment en raison de la convivialité qui avait symbolisé cet événement. Et eux aussi, dans leurs pays, sont devenus nos ambassadeurs.
Selon un sondage IPSOS, % des Français sont favorables à cette Coupe du monde. Là encore, il y a consensus.
Deux choses peuvent l’expliquer. D’abord la Coupe du monde qui a mis en exergue les vraies valeurs du rugby, avec des supporters qui faisaient la fête ensemble à l’occasion des matchs. Et deuxièmement, si nous sommes choisis, ça coûtera zéro euro au contribuable. Du coup, les gens savent que ça ne peut déboucher que sur du positif. Donc, c’est normal que les Français voient cette candidature d’un très bon oeil.
En terme de retombées à plus long terme, l’événement se veut aussi structurant pour le rugby dans son ensemble ?
La Coupe du monde donne de la notoriété au rugby. Et l’envie aux plus jeunes de pratiquer. Si on l’organise, c’est aussi pour ça. Et puis - ce qui est loin d’être négligeable - ça laissera entre et millions d’euros à la Fédération française, donc au rugby amateur. Ça doit permettre d’accélérer toutes les réformes et les plans de développement que l’on met en place.