Inquiétudes autour de la pose d’une antenne relais
Des riverains s’inquiètent de ce projet d’installation sur le toit de l’immeuble Lou Souquetan, situé à proximité de trois écoles, redoutant notamment les effets des ondes sur la santé
C’est la grande discorde entre Lou Souquetan et La Suquetane depuis le 30 mai dernier. Ce jour-là, la première de ces deux résidences a tenu son assemblée générale de copropriétaires. Il a été décidé d’accueillir sur le toit une antenne relais Free Mobile, contre 14 000 euros par an versés à la copropriété. Mais La Suquetane n’aime pas qu’on lui gâche le paysage, encore moins avec une installation pareille sur le toit d’en face. Et puis, elle craint les effets des ondes sur la santé. La scène de ménage n’est pas passée inaperçue de notre rédaction, voisine de pallier de Lou Souquetan…
Un recours déposé au TGI de Grasse
Michelle Bost, présidente du conseil syndical du second immeuble, accompagnée de Christian Blanchet résidant également à La Suquetane (photo) , n’a pas dit son dernier mot. « C’est aberrant d’installer ça près de trois écoles ! » s’emporte-t-elle. « Les effets sanitaires des ondes sont pires sur les enfants. Et puis, ce serait absolument laid pour les touristes. » « Les antennes seront camouflées », objecte JeanFrançois Privé, président du conseil syndical de Lou Souquetan. Certaines doivent en effet être entourées d’arbustes artificiels, les autres d’un mât. «Ilya déjà des antennes un peu partout aux alentours. Alors une de plus, une de moins… Ça va quand même couvrir 12 à 14 % de nos charges de copropriété ! » ajoute-t-il. Christian Blanchet a, lui, contacté la mairie, qui se dit incompétente en la matière. Reste à savoir si l’architecte des bâtiments historiques tolérera cette antenne à quelques dizaines de mètres de la tour carrée du château de la Castre. Norbert Gardie, habitant de Lou Souquetan , est contre. D’ailleurs, sa tête de lit se trouve juste en dessous de l’antenne. Il considère que la décision d’installer des antennes n’a pas été prise correctement en assemblée générale. Un homme averti en vaut deux : ses avocats ont déposé un recours au tribunal de grande instance de Grasse. Mais la justice ne donne pas toujours raison aux plaignants. « Ces dernières années, les opérateurs ont souvent eu gain de cause dans ce genre d’affaires », explique maître Valéry Majewski, l’un des avocats. « Sous le gouvernement Valls 2, ils ont demandé à ce qu’on leur laisse les mains libres pour assurer la couverture nationale du réseau… Le principe de précaution [pourtant à valeur constitutionnelle depuis 2005, c’est-à-dire supérieure à la loi et aux autorisations administratives, N.D.L.R.] ne prévaut pas toujours. » Les parties s’expliqueront devant le juge en novembre.