Nicolas Bay : « Dans le , on a réussi le rassemblement »
Le numéro deux du FN était à Nice, hier soir, pour un débat avec les militants, aux côtés de Philippe Vardon, le boss du Front niçois, et de Lionel Tivoli, le patron de la fédération du 06
Nicolas Bay, ex-mégrétiste revenu à ses premières amours était à Nice, hier soir, pour resserrer les rangs, avant le congrès du FN en mars prochain. Un nouveau vice-président pour le Front, pas du tout philippot-phile. Le visage de ce FN qui cherche à rassembler.
Quel sera votre rôle en tant que vice-président ?
C’est, à la fois, pour être totalement impliqué dans la refondation engagée de notre mouvement, mais pour être aussi en première ligne sur les affaires européennes. Il s’agit de montrer que notre projet n’est pas anti-européen, il est alter européen, ce qui est très différent.
Pas évident...
Je pense que, souvent, notre position a été caricaturée. Nous sommes à la fois très critiques sur l’Europe qui a organisé une impuissance collective des nations. Mais, en même temps, nous sommes attachés à l’idée européenne. C’est une civilisation qui nous lie face aux grands défis, migratoires, économiques... On explicitera notre projet dans les mois qui viennent.
Vos positions caricaturées ? Des cadres, comme Philippot s’en sont chargés eux-mêmes...
Indéniablement, il donnait le sentiment que le FN était opposé à l’idée de l’UE elle-même. Ce qui n’est pas le cas. Son départ nous permet de clarifier ce point.
C’est aussi un sujet qui a divisé pendant la présidentielle...
La présidentielle a été l’occasion d’une progression spectaculaire du FN avec millions de voix. Mais il y a des sujets sur lesquels on a moins convaincu, c’est vrai, et c’est notamment sur la question de l’euro. Alors on va en tenir compte. Vous n’êtes pas de ceux qui pleuraient le départ de Philippot... C’est regrettable, car chacun a sa place au FN avec ses sensibilités, mais cela nécessite d’accepter le débat, la confrontation. Il les refusait. Ou, alors, il les appréhendait... Le FN s’en remettra et s’en est, d’ailleurs, déjà remis.
Vous n’avez pas toujours été tendre avec Marine Le Pen. Elle doit rester à la tête du FN ?
Vous faites allusion à une période de division...
Votre période Mégret... Il cherche à revenir en politique ?
J’ai entendu qu’il faisait beaucoup de commentaires, mais je n’ai pas le sentiment qu’il cherche à revenir. Et, oui, Marine Le Pen a permis au FN de changer de dimension. Nous avons aujourd’hui élus locaux, alors qu’il y a seulement quelques années, il n’y en avait qu’une poignée. C’est la plus à même de rassembler notre mouvement en cette période de refondation.
Marion Maréchal a réussi au niveau régional un rassemblement assez large. Vous espérez son retour ?
Dans sa lettre aux Vauclusiens, elle n’a, elle-même, pas fermé la porte à son retour en politique...
Pas forcément au FN...
Elle est engagée dans notre combat, elle défend nos idées ; si un jour elle revient, ce sera, je pense, à nos côtés.
Les Alpes-Maritimes, emblématique d’un rassemblement assez large...
Oui, ici, on a réussi le rassemblement, avec des profils très différents qui se retrouvent sur l’essentiel. Comme Philippe Vardon ou notre allié Olivier Bettati. Le clivage droite-gauche est dépassé. Et les coups de menton de Wauquiez n’y changeront rien.
La division de la droite peut-elle affaiblir le FN ? Notamment à Nice, avec la discorde Estrosi-Ciotti...
Je ne crois pas. Cela correspond à la réalité de LR qui n’a plus de colonne vertébrale politique. C’est une querelle d’ambitions. Des plans de carrière qui s’entrechoquent. Ciotti soutient Wauquiez qui nous refait l’opération Sarkozy : il essaie de donner quelques accents patriotes à son discours. Et Estrosi est d’une versatilité incroyable. Il a dit tout et son contraire. Il est animé par une ambition égocentrique.