Nice-Matin (Cannes)

Ouedraogo au galop !

- JEAN-MARC PONTE

Présente au Grand Jumping de Cagnes, la Française Ramatou Ouedraogo est déjà double-championne de France, à  ans. Le palmarès est déjà impression­nant pour une jeune fille de son âge. Premier exploit en 2015 lorsque la jeune Saint-Pauloise remporte le championna­t de France minimes (12-14 ans) avant d’être surclassée l’année d’après en cadets (14-16 ans), alors qu’elle n’a que 13 printemps. « J’ai connu une mésaventur­e à Barbaste pour mes premiers championna­ts de France dans cette catégorie, explique la jeune fille. Alors que j’étais première avant le dernier jour, mon cheval n’a pas voulu franchir une rivière et j’ai terminé 8e. C’était une grosse déception. » Faisant preuve de caractère, la demoiselle redouble d’efforts et voit son travail finir par payer : elle s’impose le 15 juillet dernier du côté d’Auvers (Normandie), décrochant ainsi son second titre national, « bien plus inattendu », d’après la principale intéressée.

Une belle histoire

Cette dernière n’est pas rassasiée et continue de s’entraîner avec ses quatre chevaux. Venue en voisine à Cagnes-sur-Mer, elle concourt depuis le début de la semaine et tire un bilan plutôt positif : « Je n’ai pas fait de classement mais mes chevaux étaient bien malgré les conditions qui ne sont pas habituelle­s. » Ramatou n’en a pas terminé puisqu’elle se présentera pour son deuxième concours à 1,40m demain ainsi que pour le Grand Prix ‘‘1 étoile’’, dimanche. Là encore aucune pression, seulement l’envie de faire au mieux. Assise à ses côtés, Brigitte Legout, mère adoptive de la championne, écoute avec fierté les exploits comptés par sa petite dernière, qu’elle a accueillie en France à l’âge de 18 mois. Avec pudeur, elle raconte les conditions difficiles de cette adoption : « Son papa, Michel Buffet, est chirurgien. Nous sommes partis au Burkina Faso, à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne pour vacciner et prendre soin d’orphelins souffrants de gros problèmes d’alimentati­on. Ramatou avait un problème médical assez important, ses grandspare­nts ont accepté de nous la confier pour qu’elle puisse venir en France se soigner. Par la suite, nous avons fait le nécessaire pour pouvoir l’adopter. Elle a préféré garder son nom burkinabé. » Si c’est difficile pour la demoiselle de retourner dans son pays d’origine aujourd’hui, ses grands-parents sont « contents de la savoir en sécurité ». Désormais l’étoile souhaite continuer de briller à travers sa passion, et a pour ambition de « participer aux championna­ts d’Europe juniors ». Avec humilité, elle ne voit pas plus loin et espère simplement continuer à progresser.

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(Photo J.-M. P.)

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