Son chauffeur cannois raconte ses turpitudes
La sulfureuse réputation du producteur hollywoodien n’a pas attendu les plaintes pour viol ou harcèlement sexuel des derniers jours. Son ancien chauffeur cannois en témoigne…
Sa plainte pour « violences volontaires », déposée au commissariat de Fréjus en 2014, n’avait débouché sur rien. Le Cannois Mickaël Chemloul, 56 ans, a appris par la voix de son avocat Me Bernard Sivan que le procureur de la République de Draguignan l’avait classée sans suite. Une décision aussi injuste qu’incompréhensible pour le plaignant qui avait fourni un certificat médical attestant de traces de coups et de quatre jours d’interruption temporaire de travail. L’enquête de la police de New York sur des agressions sexuelles présumées va-t-elle relancer la procédure pour violence? Mickaël Chemloul le souhaite ardemment. Il se souvient, non sans émotion, de ce jour où Harvey Weinstein, près du Club 55 àRamatuelle, l’a molesté. « C’était le 14 juillet 2013. Nous devions aller récupérer deux call-girls et, je ne sais pourquoi, elles n’étaient pas au rendez-vous. Il est devenu fou et s’en est pris à moi. A partir du moment où il avait levé la main sur moi, il n’était plus question que je travaille pour lui. » Pendant six Festivals, Mickaël Chemloul a transporté dans sa Mercedes Classe S aux vitres teintées l’omnipotent producteur américain. « J’étais à l’époque ce qu’on appelait un chauffeur de grande remise quand je l’ai rencontré pour la première fois, se souvient le chauffeur. Mon employeur avait fait appel à moi parce que les autres salariés ne supportaient plus ce client réputé difficile .»
« Il était malade et addict au sexe »
La première année se passe sans accroc. La seconde, le salarié est devenu patron de sa propre société. Il a gardé la confiance de Harvey Weinstein: « Il était contrarié par Madoff qui l’avait mis par terre, mais il s’est vite refait. » Payé rubis sur l’ongle par les assistants ou par Bob Weinstein, son frère, Mickaël Chemloul conduit le milliardaire sur la Côte mais également parfois jusqu’à Porto-Fino. « Je ne l’ai pas connu à l’époque où il se droguait. Je l’ai connu surtout malade avec une mallette de médicaments et une évidente addiction au sexe. Dès qu’il voyait une femme, il perdait tout contrôle. » Aujourd’hui, chauffeur de VTC et passionné par l’écriture, Mickaël Chemloul met la dernière main à un roman largement inspiré des frasques de son célèbre client. Son titre ? Le Dernier Monstre de Hollywood.