Nice-Matin (Cannes)

Ivre, elle cause un accident avec ses fillettes à bord

ANTIBES

- G. L.

« La voiture roulait à une vitesse délirante. Je l’ai vue basculer, partir sur le côté, le coffre s’ouvrir et un enfant être éjecté par l’arrière, alors que le véhicule continuait sa route sur le flanc.» Marc Joando, président du tribunal correction­nel de Grasse a lu, hier à la barre, le récit d’un témoin stupéfié par ce qu’il a vu dans la nuit de samedi à dimanche à Antibes. Il est alors 1 h 45 du matin. Une Fiat 500 s’engage à toute berzingue dans le carrefour des Marseillai­s. La conductric­e, A. G., 26 ans, perd soudain le contrôle, percute une voiture en stationnem­ent, tandis que le véhicule se couche sur le côté gauche et glisse sur 150 mètres. Ses deux filles de 5 et 7 ans se trouvaient à bord. Celle de 5 ans, sans siège bébé, non attachée, est alors éjectée par l’arrière. La miraculeus­e ouverture du coffre lui a sûrement sauvé la vie. Des passants, puis les policiers intervienn­ent, mais la maman, totalement ivre, vocifère et commence à frapper autour d’elle. Une de ses filles gît pourtant sur la chaussée, blessée, tandis que celle de 7 ans, à l’intérieur du véhicule, souffre d’une fracture de la clavicule. « Bande de bâtards, je ne laisserai pas ma fille à des connards, toi t’es un gros porc, toi t’as une tête de mal baisé», injurie-t-elle aux policiers et pompiers. Les secours auront toutes les peines du monde à récupérer les deux pauvres petites. Celle qui gisait sur la chaussée, couverte d’ecchymoses, a été transférée aux urgences de Nice, pour lever un doute inquiétant sur d’éventuelle­s séquelles internes. Interpellé­e, A. G. refusera de se soumettre à un contrôle d’alcoolémie, après avoir multiplié coups et injures. Le lendemain, revenue à de meilleurs sentiments, elle comptait encore 1,2 gramme d’alcool dans le sang... Cette Cannoise a déjà été condamnée, en octobre 2015, à trois mois avec sursis pour conduite en état d’ivresse et refus d’obtempérer. La mère de famille a demandé un délai pour préparer sa défense. Le ministère public, représenté par Marie-Nina Valli, a requis une remise en liberté, sous contrôle judiciaire. Mais le tribunal a décidé de son placement en détention, jusqu’au procès qui se tiendra le 6 novembre. Elle sera poursuivie pour conduite en état d’ivresse, refus de se soumettre, outrages à l’égard de policiers et soignants, et blessures involontai­res. La conductric­e a été incarcérée au quartier femmes de la maison d’arrêt de Nice.

Newspapers in French

Newspapers from France