Mandelieu : après le bilan de Leroy, la contradiction de ses opposants
s’en doutait un peu : écrire trois pages sur Henri Leroy, sa vie, son oeuvre (nos éditions du octobre) — même s’il semble tout à fait légitime qu’un maire élu, puis réélu à trois reprises, qui décide de passer la main puisse faire état de son bilan — ne pouvait pas laisser ses opposants sans réaction. Deux d’entre eux, les principaux en fait, se sont donc manifestés pour apporter la contradiction à celui qui siège désormais au Sénat... Commençons par Jean-Valéry Desens, conseiller municipal dans l’actuelle assemblée communale et ex-membre de la majorité. Il ditceci: « Comme beaucoup de Mandolociens et de Napoulois, j’ai un regard partagé sur les ans de mandats d’Henri Leroy. Les premières années, il fut un maire de proximité, à l’écoute de sa population, il a méthodiquement traité le sujet des finances, de la sécurité et rénové les infrastructures municipales avec une certaine réussite. »
Le « traumatisme de la deuxième élection » « Puis, pas à pas il a dérivé, devenant distant et perdant pied avec la réalité du terrain. Il a commencé à rêver de projets démentiels pour la commune qui ne correspondaient à aucune réalité économique : centre expo congrès, théâtre de verdure, etc. » Un double effet Kiss Cool que notre interlocuteur attribue « au traumatisme de sa seconde élection. Il est passé à deux doigts de la défaite et à partir de là, tous les sujets communaux sont devenus des sujets politiques qui étaient traités sous un aspect uniquement électoral. C’est ainsi que la politique qu’il a commencé à mener n’était plus dans l’intérêt de la population mais dans le seul but d’être réélu. » Il explique : « C’est exactement ce qui s’est passé sur le dossier de la sécurité. Souvent, Henri Leroy revendique avoir des résultats exceptionnels. Ce fut le cas les premières années. Mais avec le temps les résultats sont devenus déplorables, particulièrement depuis ans avec une explosion des cambriolages. » Jean-Valéry Desens revient, par ailleurs, sur plusieurs points. Et donne sa vision des choses... . « Henri Leroy aime rappeler à qui veut l’entendre que % de la commune est en zone verte. En réalité, c’est parce que ces zones sont classées inconstructibles. Sur le reste de la commune, il a été plus qu’un bâtisseur, il a été le roi du béton, “mieux” même que Louise Moreau. » . « Il avait en effet annoncé en que ce serait son dernier mandat mais il l’avait aussi annoncé au mandat précédent. Ce qu’il omet de dire, c’est que le juin il avait également dit dans Nice Matin que si on lui proposait de devenir sénateur, il n’accepterait qu’après avoir interrogé les citoyens. Or cela n’a pas été le cas (...) Dans quelques jours, son neveu deviendra maire, sans aucune expérience, contrairement à d’autres élus du groupe majoritaire. Il m’apparaît important de souligner aussi que si le neveu est présent à toutes les manifestations municipales, il ne l’a été que deux fois sur plus de réunions, en commission d’appel d’offres. » . « Si Henri Leroy avait vraiment confiance en son neveu, il ne resterait pas conseiller municipal et conseiller stratégique du maire. La vérité, c’est qu’il veut tout verrouiller en détournant la loi sur le non-cumul des mandats. Et pour un sénateur qui fait partie de la commission des Lois, cela pose un problème éthique. Ce que je dénonce aujourd’hui, c’est qu’il veut imposer son neveu comme son successeur, en empêchant les Mandolociens et les Napoulois de choisir eux-mêmes leur maire. » . « Si son souvenir le plus douloureux reste les inondations d’octobre , j’ai envie de lui répondre que mon regret le plus fort est qu’il n’ait pas réalisé les bassins de rétention des eaux de pluie qu’un rapport de lui demandait de réaliser. Ce regret est d’autant plus intense que cela ne coûtait que millions d’euros. À rapprocher des millions d’euros du centre expo congrès tristement vide. »
intervenant dans ces colonnes, Bernard David, qui fut conseiller municipal de à et tête de liste aux municipales de . Lui, nous livre cette analyse... « Loin de moi l’idée de remettre en cause les longues années de gestion du maire, où il y a, bien entendu, du bon mais aussi du moins bon ! »
« La ville n’est pas endettée, mais à quel prix ! » Il tient à s’exprimer sur les thématiques suivantes... . L’exercice de la démocratie. «Onnepeut pas dire que M. Leroy soit un grand démocrate. Il suffit d’assister aux conseils municipaux pour se faire une idée des méthodes utilisées pour empêcher l’opposition de s’exprimer : coupures systématiques du micro, et même expulsion d’un élu par la police municipale en (...) Sur l’expression réservée aux groupes dans les “MLN Magazines” : pressions exercées sur les restaurateurs de la commune acceptant de recevoir des associations ou élus qui ne sont pas dans sa mouvance. » . Leroy sénateur : « Je rappellerai que ce dernier n’a jamais été élu par ses pairs, mais qu’il joue juste les remplaçants suite à la loi sur le non-cumul des mandats. » . Les élections : « Si le maire a été élu à reprises, je m’interroge tout de même sur l’utilisation des machines à voter Nedap. Chacun sait que leur fiabilité est remise en cause. Le maire, élu au premier tour en et , s’est sans doute lui-même posé la question puisqu’il a commandé deux sondages en et , sondages dans lesquels il demandait aux sondés pour qui ils avaient voté lors des élections municipales ! » . Les finances communales : « La ville n’est pas endettée et c’est une réalité, mais à quel prix ! Si M. Leroy, dans son entretien avec Nice-Matin, fait référence au rapport de la CRC /, il reprend ce qui l’arrange mais occulte des points essentiels tels que la fiscalité où la CRC mentionne “que les niveaux pratiqués à Mandelieu-La Napoule se situent à un niveau élevé (...) Dans ce même rapport, la CRC dénonce les coûts de construction du Centre Expo Congrès qui sont passés de , M€ à , M€ (...) pour un outil inoccupé environ à jours par an. Enfin, si les taux communaux n’ont pas évolué depuis ans, il est quand même bon de rappeler qu’en l’augmentation a été de + % alors que sur la même période l’inflation a été de + ,%. Un joli matelas ou cagnotte qui permet de voir l’avenir avec sérénité. » . Inondations : « Un peu de compassion à l’égard des familles qui ont perdu un proche, et des sinistrés. N’oublions pas qu’au lendemain de ce drame, Henri Leroy déclarait devant les caméras nationales “que les huit personnes décédées n’avaient pas à descendre dans leur garage”. Cette déclaration avait déclenché en son temps un véritable scandale auprès de la population mandolocienne. . « Pour enfin conclure sur l’intronisation du neveu comme maire, je trouve cette situation tellement scandaleuse à l’égard de la population de notre ville que je laisse aux électeurs ayant voté Henri Leroy en et non pas Sébastien Leroy, le soin de s’exprimer, car ils sont vraiment les vrais “dindons de la farce”. »