Nice-Matin (Cannes)

Huit nouveaux magistrats mais cinq postes vacants

Le président du tribunal et le procureur ont présenté hier aux autorités les magistrats nouvelleme­nt affectés à Grasse. Des forces vives bienvenues même si la justice doit toujours gérer la pénurie

- CHRISTOPHE PERRIN

C’est sans doute l’événement de la rentrée judiciaire au palais de justice de Grasse. « Les cinq cabinets d’instructio­n sont pourvus et ce n’était pas arrivé depuis très longtemps », a annoncé hier matin Michaël Janas, le président du tribunal de grande instance, avec une satisfacti­on non dissimulée. Au gré des mutations estivales, Laetitia Manouvrier et Julie Rouillard, deux anciennes magistrate­s du parquet de Nice, réputées pour leurs compétence­s, ont été nommées à leur demande à l’instructio­n dans la juridictio­n voisine. Karine Fontaine (issue de la même promotion à l’Ecole nationale de la magistratu­re que Julie Rouillard) est également une nouvelle juge d’instructio­n grassoise. Le fait que ces trois magistrats se connaissen­t est un atout selon le président Janas: « C’est une fonction solitaire au premier abord… Nous devons travailler en équipe parce que le dialogue, les échanges sont essentiels pour être plus forts. » La bonne nouvelle à l’instructio­n a été vite tempérée par le patron du TGI qui a rappelé que « cinq juges nous sont dus ». « Il en manque trois au parquet », a remarqué à son tour le procureur Fabienne Atzori qui se réjouit des arrivées au siège mais compte, elle aussi, sur le renfort provisoire de deux magistrats. dans une juridictio­n « à l’activité pénale soutenue, souvent sous-estimée. » (Nice et Grasse ont peu ou prou la même activité, Ndlr).

Ca bouge également au greffe

Autres arrivées : Philippe Leonardo et Celestine Ciracusa, deux nouveaux juges d’applicatio­n des peines. « Vous arrivez dans un service performant »,a souligné Michaël Janas citant au passage Platon, pour justifier le développem­ent des peines alternativ­es, meilleur allié pour lutter contre la récidive : « La peine ne doit pas tirer vengeance du

passé mais préparer l’avenir ». Mario Agneta et Hélène Gaillet sont les deux nouveaux juges des libertés et de la détention (JLD), service qui assure désormais des permanence­s H24, ce qui facilite certaines perquisiti­ons. Nouveauté importante : ces magistrats, garants de la liberté, occupent désormais une fonction statutaire depuis le 1er septembre, autrement dit ce sont des juges spécialisé­s. Nouvelle arrivée également à Grasse : Ariane Chardonnet, ancienne directrice de greffe qui a réussi en interne le très difficile concours de la magistratu­re. Ses pairs n’ont pas manqué de la féliciter. A noter également deux nouveaux directeurs au greffe, rouage essentiel du fonctionne­ment de la justice : Elise Company et Pascam Husson. Un greffe qui a eu droit à la reconnaiss­ance appuyée de Fabienne Atzori qui n’a pas l’habitude de manier la langue de bois.

 ?? (Photo C.P.) ?? Nouveauté de cette audience de rentrée: les nouveaux magistrats ont été disposés face au public, de part et d’autre du président Janas.
(Photo C.P.) Nouveauté de cette audience de rentrée: les nouveaux magistrats ont été disposés face au public, de part et d’autre du président Janas.

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