«Nature en ville» : feu vert pour le défrichement
Premier acte avant le dépôt de construire du projet : la demande d’autorisation de défrichement a nourri le débat lors du conseil municipal
L’unanimité affichée par le conseil municipal lors du vote du projet de fusion-absorption entre la Semival et la Sacema (notre édition du 16 octobre) , a volé en éclats avec la nouvelle délibération consacrée à « Nature en ville ». Un joli nom pour un projet contesté. Autrefois baptisée « Rayon vert », portée par la municipalité précédente et l’EPF PACA, (Etablissement public foncier), propriétaire de certains terrains, suspendue, cette opération immobilière a été revue et corrigée par la majorité actuelle. Sur cette zone, située entre l’avenue Paul-Derigon et le chemin du Cannet, vaste espace encore végétalisé, la Ville prévoit la création d’un « quartier piéton, laissant la place à des espaces naturels », et surtout offrant 250 logements, dont 40 % réservés au locatif social. L’ancienne mouture prévoyait 400 habitations et 60 % de logements sociaux. Le sujet fait toujours polémique. On souhaite conserver ce « poumon vert », tout proche du centre-ville. Mais tout le monde en convient : il faut des logements ! Paradoxe. « Dites-moi où créer ces logements qui nous manquent et pour l’absence desquels nous payons 700 000 euros de pénalités pour le non-respect de la loi SRU ? Nous sommes à 8 % du taux de logements sociaux exigé (NDLR soit 25 % selon la loi) ». Michelle Salucki interpellait ainsi Jean-Noël Falcou (Ensemble pour Vallauris Golfe-Juan) qui, ironique, rappelait le but de la délibération : une demande d’autorisation de défrichement de six parcelles. Premier acte avant le dépôt d’un permis de construire. « Couper des arbres pour un projet qui s’appelle Nature en ville, c’est cocasse ! ». L’opposant insistait sur le fait qu’ «il ne s’agit pas seulement de créer des logements, il faut aussi prévoir un aménagement, des accès, veiller à ne pas rendre imperméables les terrains en supprimant des espaces naturels...».
« Où construire ? Dans les airs ? »
« Le programme prévoit 70 % d’aménagement paysager, a rétorqué le maire. Les arbres remarquables ont été identifiés et les oliviers vont être protégés. On ne cède pas. Mais dîtes-moi, où créer ces logements ? Suspendus dans les airs ? ». Jean-Noël Falcou : « Il faut déjà identifier les endroits où on peut construire...». Michelle Salucki, agacée : « Où ? Faites des propositions ». Jean-Noël Falcou : « Il faudrait commencer par réviser le Plan local d’urbanisme. Il y a des endroits où on ne peut pas construire». JeanLou Pece (Et que vive Vallauris Golfe-Juan) a rappelé son opposition au projet initial. Mais, il faut des logements ! « Aujourd’hui, poussons la réflexion sur les infrastructures qui doivent accompagner l’opération. En matière d’écoles, de gymnase, etc. On a des interrogations et pas de réponses. Vous avez fait le choix d’une crèche, mais après, comment accompagner ces enfants qui vont grandir, faire du sport... ». Le maire : « Je vous rappelle que sur Vallauris, deux classes ont été fermées. D’autre part, nous récupérons des logements de fonction pour prévoir de nouvelles classes au besoin ». Jean-Lou Pece : «Je vous parle de réflexion sur cinq ans, pour anticiper...». Michelle Salucki : « C’est pris en compte. Mais toute création d’établissement public a un coût financier. Là, pour l’instant, nous sommes dans la gestion. On prend là, on ajoute là... On passe son temps à faire ça » . Lemairerenouvelle la question posée à JeanNoël Falcou : « et si je trouve un terrain pour un équipement sportif, vous allez dire que j’imperméabilise le sol ? ». Dernière salve de l’opposant : « Je vous parle de vision ». Dernière réponse de Michelle Salucki : « C’est bien d’être dans la vision, moi, je suis dans la gestion » .