Autriche : une probable alliance avec l’extrême droite
Adroite toute! L’Autriche s’apprête à entrer dans une nouvelle ère politique après la victoire dimanche du jeune conservateur Sebastian Kurz aux législatives et la « probabilité » d’un retour de l’extrême droite au gouvernement. Dans les prochains jours, Sebastian Kurz, 31 ans, va être chargé par le chef de l’Etat Alexander Van der Bellen de former un nouveau gouvernement dont il prendra la tête, devenant le plus jeune dirigeant d’Europe, et même du monde.
Un nouveau tracas pour Bruxelles
Les responsables européens sont aux aguets, car une alliance avec l’extrême droite est considérée comme le scénario le plus probable à Vienne, nouveau tracas en perspective pour Bruxelles, déjà aux prises avec les négociations sur le Brexit et la montée des nationalismes au sein de l’Union – de la France à la Hongrie en passant par la Pologne et l’Allemagne. Sur le papier, l’équation qui se présente au chef des conservateurs (ÖVP) paraît simple: avec 31,7% des suffrages, en attendant les résultats définitifs, son parti ne peut gouverner seul. Or les rancoeurs qui se sont accumulées avec les sociaux-démocrates (SPÖ) du chancelier sortant Christian Kern (26,9%) pendant dix années de coalition centriste rendent improbable une reconduction de cette formule. La formation d’extrême droite FPÖ, donnée à 26%, proche de son record historique, apparaît comme le seul partenaire viable et une telle coalition comme « l’option la plus probable », note le politologue Anton Pelinka. S’il n’a pas exclu des pourparlers avec M. Kurz, M. Kern a estimé faibles les chances que ceux-ci aboutissent. A l’inverse, « les points communs dans les programmes de l’ÖVP et du FPÖ sont considérables », a relevé, hier, le chancelier sortant.
Une ligne dure sur l’immigration
Sebastian Kurz et HeinzChristian Strache, le leader du FPÖ, n’ont en effet pas caché leurs nombreux points de convergence durant la campagne : ligne dure sur l’immigration, accès réduit aux prestations sociales pour les étrangers, promesse d’allègements fiscaux pour les entreprises et les particuliers. « Le soi-disant enfant prodige des conservateurs a définitivement rendu la droite dure présentable », jugeait sévèrement ce lundi le quotidien allemand Die Welt.