Madrid offre un ultime délai au dirigeant séparatiste catalan
Madrid a donné, hier, un ultime délai de trois jours au président séparatiste de Catalogne pour qu’il revienne à la légalité, après son refus de dire clairement ce lundi s’il écartait une déclaration unilatérale d’indépendance. La plus grave crise politique que traverse l’Espagne depuis le retour de la démocratie en 1977 s’enlise, alors que les deux parties affichent des positions en apparence irréconciliables. Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy avait demandé mercredi au président séparatiste Carles Puigdemont de confirmer explicitement s’il avait bien déclaré l’indépendance de la région, l’une des plus riches d’Espagne, mardi devant le Parlement régional. Et il avait averti que, faute de réponse satisfaisante, il pourrait appliquer l’article 155 de la Constitution permettant, une fois votée au Sénat, la suspension totale ou partielle de l’autonomie de la Catalogne. Le délai court désormais jusqu’à jeudi 10 heures. Sommé par le gouvernement espagnol de clarifier sa position, Carles Puigdemont a répondu, dans un courrier envoyé, hier, par fax, que sa priorité allait au « dialogue pour les deux prochains mois » et demandé une réunion en urgence avec Mariano Rajoy.
Détention pour le chef de la police ?
Dans ce contexte de grande tension, le parquet a requis, hier, le placement en détention provisoire du chef de la police de Catalogne, Josep Lluis Trapero, dans le cadre d’une enquête pour « sédition » menée à Madrid, a-ton appris de source judiciaire. Le chef de la police de Catalogne a finalement été laissé libre sous contrôle judiciaire, hier, à l’issue d’une audience. Une juge de l’Audience nationale espagnole a ordonné ce lundi le placement en détention préventive des chefs des deux plus importantes associations indépendantistes catalanes, inculpés de sédition, Jordi Sánchez et Jordi Cuixart.