Nice-Matin (Cannes)

« Le Moure Rouge » en héritage

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Le Moure Rouge. C’est aussi un restaurant. Une institutio­n où on déguste, depuis sa vaste terrasse vue mer, un couscous tous les jeudis ou l’aïoli tous les vendredis. A la barre depuis vingt ans de cet établissem­ent familial, Claude Bordi, 61 ans, casquette et sourire en coin. Un quai du port du Moure Rouge porte le nom de son grand-père italien piémontais Second Morzaniga. Il a usé ses culottes courtes sur les bancs de l’école de la Croisette. Tapé dans le ballon aux Hespèrides avec le journalist­e sportif Didier Roustan. Accompagné sa mère jouer au ball-trap d’antan près du port. Sauté depuis les immenses montagnes d’algues sur la grève à chaque coup d’Est. S’est réchauffé, l’hiver, au poele à charbon, planté au milieu du bar-épicerie de ses grands-parents. Son Moure Rouge d’aujourd’hui.

« Mon grand-père chassait aux îles »

«Ils l’ont acheté dans les années 30. Pauvres, ils vivaient dans l’arrière cour avec toute la famille. Mon grand-père pêcheur partait aux îles chasser grives, poules faizane et lapins». Puis, le restaurant sera mis en gérance pendant trente ans. Mais Claude Bordi, alors peintre en bâtiment, reprendra l’affaire en 1997. à la quarantain­e. «J’ai fait tous les postes : plongeur, serveur, cuisinier...Je propose une cuisine traditionn­elle sans prétention mais avec des produits frais». Une table ouverte toute l’année, sauf en décembre et janvier, qui réalise une soixantain­e de couverts par jour et 550 000 € de chiffre d’affaires HT. Mais Claude Bordi, 90 h sur le pont par semaine, pense rendre son tablier. «L’année prochaine, j’arrête. Je mets en location gérance ».

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