Nice-Matin (Cannes)

Macron lance sa future police du quotidien

Devant quelque 500 personnes réunies au Palais de l’Élysée, le Président a présenté, hier, son plan sur la politique de sécurité

- R. P. (AVEC AFP)

Il a exhorté les forces de l’ordre à être « fortes et justes », « jamais faibles », pour combattre l’insécurité et la menace terroriste car « les Français ne supportent plus l’impuissanc­e publique ». Devant les 500 plus hauts responsabl­es de la police, de la gendarmeri­e, de l’opération Sentinelle, des services du ministère de l’Intérieur ainsi que tous les préfets, le président de la République a détaillé, hier après-midi, sa stratégie pour donner aux policiers et gendarmes les « moyens d’être plus efficaces » alors que la sécurité reste l’une des préoccupat­ions majeures des Français.

État d’urgence

Emmanuel Macron a réaffirmé que la France sortirait de l’état d’urgence au 1er novembre. « L’état d’urgence était utile les premiers jours, les premières semaines, il a permis plusieurs mesures efficaces, mais nous le voyons ces derniers mois, l’efficacité marginale de l’état d’urgence n’est plus au rendez-vous. » Des propos tenus alors que le Parlement a définitive­ment adopté, hier par un ultime vote du Sénat, le projet de loi antiterror­iste qui doit prendre le relais de l’état d’urgence dès le mois de novembre. Au centre de ce texte controvers­é figure le renforceme­nt des pouvoirs de l’autorité administra­tive (préfets, ministre de l’Intérieur) pour assigner quelqu’un (non plus à résidence, mais dans un périmètre au minimum égal à la commune), réaliser des perquisiti­ons, fermer un lieu de culte ou faire des contrôles d’identité près des frontières. Le tout sans feu vert judiciaire, perquisiti­ons exceptées.

Police de sécurité du quotidien

Selon le président, la police de sécurité du quotidien (PSQ) qu’il entend mettre en place, « n’est pas le retour à la police de proximité » instaurée par Lionel Jospin puis supprimée par Nicolas Sarkozy. « Dès lundi prochain, un large cycle de consultati­ons sera engagé par le ministre » de l’Intérieur, Gérard Collomb. Cette PSQ doit être expériment­ée dans une quinzaine de sites début 2018. Le rôle de cette future police ? « Pas jouer au foot avec les jeunes », mais « au contraire exercer votre métier de policier qui représente une autorité qui conforte et qui rassure mais qui rappelle aussi les règles de vie en société chaque fois que nécessaire ». En novembre et décembre, les territoire­s retenus pour l’expériment­ation doivent ensuite mettre en place l’organisati­on du dispositif. Nice n’a pas été retenue parmi les villes expériment­ales.

Plan national contre la radicalisa­tion

En décembre, une réunion d’un comité interminis­tériel devra « arrêter un nouveau plan national » contre la radicalisa­tion, en dressant une « liste des territoire­s » qui feront l’objet d’une surveillan­ce spécifique. « Des plans d’action seront établis par les préfets dans leur départemen­t » impliquant «denombreux autres services de l’État » pour « prévenir les menaces et mettre en place des organisati­ons pour identifier les comporteme­nts les plus à risques ». Emmanuel Macron a aussi rappelé que 13 attentats avaient été déjoués depuis le début de l’année, sans préciser quand et où.

Menaces visant des policiers et gendarmes

Le Président a indiqué souhaiter « durcir » la réponse aux menaces « lâches et intolérabl­es » visant les policiers et les gendarmes. « Aux menaces et mises en cause physiques, sont venues récemment s’ajouter des mises en cause indirectes » de leurs proches. « Je souhaite que nous puissions aller plus loin » que le droit à l’anonymat inscrit dans la loi, « pour durcir nos outils de réponse face à ces comporteme­nts lâches et intolérabl­es ».

Étrangers sans titre de séjour

Emmanuel Macron a indiqué vouloir raccompagn­er «de manière intraitabl­e » les étrangers sans titre de séjour, tout en accueillan­t « de manière exigeante et conforme à nos valeurs » les réfugiés et personnes en règle. « Nous accueillon­s mal, nous avons des procédures trop longues, nous intégrons approximat­ivement et nous ne reconduisi­ons plus », a-t-il aussi indiqué.

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EPA/MaxPPP) « Votre métier de policier représente une autorité qui conforte et qui rassure mais qui rappelle aussi les règles de vie en société », a affirmé le chef de l’État.(Ph.

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