Vent debout contre la perte des emplois de vie scolaire
Le SNE 06 lance un cri d’alerte quant aux conséquences de la suppression des emplois aidés dans les établissements. Le syndicat interpelle les députés des Alpes-Maritimes
Parce que l’équilibre s’en trouve sévèrement bousculé. Et qu’il risque même de disparaître, lui aussi… Pour alerter consciences et autorités, le Syndicat national des écoles 06 lance son cri d’alarme. Son credo ? Se tenir vent debout contre la suppression des emplois de vie scolaire (EVS) – concernés par la fin des contrats aidés. « Les EVS sont un maillon essentiel dans les tâches administratives et logistiques d’une école», indique l’Antiboise Magali Mallamace, secrétaire départementale SNE 06 qui décline les tâches assumées par ces personnes : « Elles aident le directeur au quotidien, que ce soit pour répondre au téléphone, ouvrir le portail, réceptionner les livraisons… La perte de ces postes impacte le rôle du chef d’établissement mais aussi le bien-être des élèves. »
h de travail par an
Illustration faite par l’exemple. Un parmi tant d’autres. « Pendant les heures de classe, si quelqu’un sonne au portail, les EVS vont voir qui est derrière la porte et font rentrer ou non cette personne. Mais sans EVS, c’est au directeur d’assumer seul ce rôle. Dans certaines écoles il n’y a pas de sonnette avec visiophone. Et parfois même pas de gâche électrique ! Donc les directeurs – qui s’occupent également d’une classe – doivent laisser leurs élèves sous la surveillance d’un autre instituteur – qui a déjà sa propre classe en charge – pour sortir et aller voir au portail. L’EVS incarne également ce lien entre parent, élève et école. En terme de confort et de sécurité, ce n’est pas viable », souligne Valérie Senges, secrétaire adjointe SNE 06. Un chambardement du quotidien pour gérer les imprévus de la journée. Mais également les obligations à remplir. « Les EVS effectuent 20 heures par semaine. Comme ces personnes ne seront pas remplacées, c’est au directeur que revient cette charge de travail. Calcul fait, cela représente 864 heures dans l’année. Qui, ne sont évidemment pas comptabilisées en heures supplémentaires », note la secrétaire départementale qui dresse le constat: «Tous les directeurs d’école d’Antibes que j’ai pu joindre m’ont dit prendre déjà sur leur temps personnel pour mener à bien l’intégralité des missions qui leur reviennent. » En évoquant « l’épuisement » des professeurs endossant ce rôle, SNE 06 tient à «tirer la sonnette d’alarme » pour mettre en lumière une réalité bien peu évoquée. « Devoir de réserve oblige, les instituteurs ne peuvent parler de cette situation. Il faut attendre qu’un problème surgisse pour que cela puisse se faire… » Et ça, ce n’est pas envisageable. Alors, le syndicat se revendiquant apolitique mène de front son combat : « Nous souhaitons que les emplois de vie scolaire ne soient pas supprimés. Et qu’ils soient même pérennisés ! Par ailleurs, nous défendons cette idée depuis longtemps mais nous souhaitons également que les directeurs d’école obtiennent un statut particulier. La fonction est devenue un métier à part entière. Nécessitant un secrétariat pérenne tout comme une augmentation du volume de décharge administrative. » Une revendication que les responsables ont choisi de porter à travers une missive adressée aux neuf députés des Alpes-Maritimes (voir ci-contre), en espérant obtenir dix-huit oreilles attentives. Parallèlement à cette action, le Syndicat national des écoles a également mis en ligne une pétition (voir encadré ci-dessous) afin que tout citoyen qui le désire y appose son paraphe, en signe de soutien.