Nice-Matin (Cannes)

Nice : cette fois,

Le promu strasbourg­eois a infligé un quatrième revers de file aux Aiglons, le 3e à domicile. Une première mi-temps insipide a confirmé la mauvaise passe

- WILLIAM HUMBERSET

Cette fois, il n’y a plus débat. Nice est bel et bien en crise. Ce n’est pas la réaction insufflée par un penalty, ni une réduction à dix des Strasbourg­eois, logique à une demi-heure de la fin, qui changent les apparences de cette quatrième défaite consécutiv­e, toutes compétitio­ns confondues. La troisième dans une Ligue 1 où le 14e niçois ne compte plus qu’un point d’avance sur le premier relégable. Le Gym méritait d’être déjà mené 2-0 quand Lees-Melou a réduit la marque tant le collectif a montré un visage insipide jusque-là. La première période est tout bonnement la pire que l’on ait vue sous l’ère Lucien Favre, à domicile. « On s’est fait manger pendant 25 minutes. Ce sont des moments délicats. Il faut savoir rester serein, analyser le pourquoi du comment, et se remettre à jouer plus simplement, débriefait le technicien suisse. On veut un peu trop en faire parfois, on part à l’abordage sans penser qu’on peut se faire contrer. Une bonne équipe pense à défendre quand elle attaque et elle pense à attaquer quand elle défend. »

Favre : « Pas bons dans la récupérati­on du ballon »

Pendant 45 minutes, les Aiglons ont semblé ne penser à rien, en fait. Les triangles de jeu, les redoubleme­nts de passes, les mouvements sans ballon et les idées sont dans le camp strasbourg­eois. Côté niçois, la vitesse est seulement dans les jambes de Saint-Maximin, la justesse technique est nulle part. Sur les onze, c’est Cardinale le meilleur pendant le premier acte. C’est dire si le Gym est inoffensif et si l’ouverture du score de Da Costa est logique au milieu d’une défense apathique (23’). Battus dans l’engagement sur les deuxièmes ballons, les coéquipier­s d’un Srarfi transparen­t frisent le KO dans la foulée avec le même Da Costa à la conclusion (29’), ou sur un contre à 4 contre 3 rapidement mené à la suite d’un corner mal frappé de Lees-Melou (31’). Le passage en 4-2-3-1 ne change pas grandchose et, à la mi-temps, la première bronca de la saison est méritée. L’Allianz peut être déçue, Thierry Laurey a le droit d’être « chafouin de ne pas être largement devant au score puisque Nice n’avait pas eu d’occasion ». Trois minutes, un deuxième ballon trop facilement gagné par les pieds alsaciens et trois passes permettent à Da Costa de rassurer son coach avec un doublé (49’). « On n’est pas bons dans la récupérati­on du ballon, approuvera Favre plus tard. Pour moi, c’est la base de tout. On n’est pas solides, il faut faire le dernier effort, on oublie de boucher un angle de passes ou de centres... Il faut qu’on travaille à onze. Si on travaille à huit, neuf ou dix, ce n’est pas possible. » Ce onzième but encaissé en quatre matchs est rédhibitoi­re malgré la dernière demi-heure à sens unique. Sneijder et Lusamba font de bonnes entrées, Plea a les occasions de marquer (43’, 57’, 60’) mais Kamara réalise les parades pour qu’à la fin soient récompensé­es l’applicatio­n et l’envie du promu. Le Gym et Lucien Favre sont eux renvoyés à l’étude du système tactique qui leur permettra de ne pas prendre une valise vendredi prochain à Paris. Avant un rendez-vous contre Dijon capital pour ne pas s’enfoncer davantage dans le classement et la crise.

Laurey : « Une mauvaise passe peut arriver à tout le monde »

«C’était plus stable en 4-2-3-1. Mais certains joueurs ne peuvent pas assimiler tel ou tel système, il faudra faire des choix pour trouver la bonne coordinati­on offensive et défensivee­t se fixer sur deux-trois systèmes. Pas plus », a tranché le coach niçois. Avant de prévenir ses hommes : « Il faut se faire mal à l’entraîneme­nt, c’est la seule façon de reprendre confiance. Ressortir le bleu de travail dans l’investisse­ment. Il faudra être prêt à gagner des matchs “à la raclette”, il n’y a pas d’équipes faibles en Ligue 1. On l’a vu ce soir (hier) , on pouvait mieux faire mais Strasbourg n’était pas mauvais ! On a besoin de bonnes séances pour travailler le pressing, les allers-retours. Sinon, attention...» Son homologue alsacien tempérait l’inquiétude : « Nice est toujours une bonne équipe. Ils sont un peu fatigués, c’est tout. Avec des circonstan­ces atténuante­s : un 3e match en une semaine, sans Seri, ni Balotelli. C’est une mauvaise passe, ça peut arriver à tout le monde. Ce n’est pas tomber le problème, c’est de savoir comment se relever. Ils vont reprendre un peu de confiance et de fraîcheur, puis ça va revenir. » Le plus tôt possible sera le mieux.

 ??  ?? Têtes basses, les Niçois n’ont pas préparé au mieux le périlleux déplacemen­t au Parc, vendredi ( h ). (Photos Sébastien Botella)
Têtes basses, les Niçois n’ont pas préparé au mieux le périlleux déplacemen­t au Parc, vendredi ( h ). (Photos Sébastien Botella)

Newspapers in French

Newspapers from France