Un voyage transatlantique pour l’orchestre de Cannes
À musique heureuse, public joyeux ! Cette maxime pourrait fort bien s’appliquer au concert donné vendredi au palais Croisette par l’Orchestre de Cannes sous la direction de Benjamin Lévy. L’ensemble a joué avec le concours de la grande mezzo soprano Jennifer Larmore. M. Lévy a relevé avec succès son défi : renouveler le répertoire en proposant des programmes originaux. Pour cette deuxième soirée de la saison, il a eu l’idée de croiser des oeuvres composées aux États-Unis et en France dans la première moitié du XXe siècle. Chacune empreinte de joie de vivre, d’insouciance voire de grivoiserie.
De savoureuses découvertes
Le public eut droit à de savoureuses découvertes telles le ballet et l’air « Vagabonde » extraits de « Toi c’est moi ». Cette opérette a été composée en 1935 par Moises Simons, un compositeur cubain exilé en France. L’on apprécia la voix chaude et expressive de Jennifer Larmore. Sa capacité à incarner les personnages interprétés. Son humour pétillant (dans l’air «Art is calling for me » extrait d’une opérette « The enchantress » de Victor Herbert dans lequel elle caricature le personnage de la «diva» ). Mais aussi sa sensibilité et son émotion dans le célèbre «Summer time» de Gerschwin ou « I could have danced all night » extrait de «My Fair Lady». Cette grande dame a prouvé sa maîtrise avec la belle complicité de ses partenaires. D’autres oeuvres se sont succédé : les ouvertures orchestrales enjouées de « PhiPhi » et de « Dédé » d’Henri Cristiné, le célèbre «I feel pretty » de Leonard Bernstein, le festif divertissement de Jacques Ibert, la musique de scène d’un « Chapeau de Paille d’Italie » de Labiche et les compositions de Kurt Weill ou Albert Roussel dont on découvrit… le « Testament de la tante Caroline ! ». Une soirée bien agréable et festive pour les spectateurs, comme pour les musiciens !