L’EXTRÊME DROITE PROMET «UNE NOUVELLE ÈRE» EN ALLEMAGNE
La séance inaugurale du Bundestag s’est déroulée, hier, avec députés du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Un score inédit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, faisant de ce parti la troisième force politique du Parlement. « Le peuple a décidé, une nouvelle ère débute maintenant », a lancé Bernd Baumann, l’un des représentants des députés du parti antiimmigration AfD, lors de la séance inaugurale de la nouvelle chambre basse du Parlement issue des élections législatives du septembre. Cette arrivée massive de députés de la droite nationaliste constitue une césure pour le pays. D’emblée, l’AfD a provoqué une controverse en se disant ostracisée par les autres partis et en allant jusqu’à se comparer aux victimes des méthodes nazies. Concrètement, M. Baumann a dénoncé « les manoeuvres » visant à empêcher qu’un député AfD ne prononce le discours d’ouverture au Bundestag. Cette tâche aurait dû revenir au doyen de l’assemblée, le député d’extrême droite Wolfgang von Gottfried, ans. Mais l’homme a qualifié l’Holocauste de « mythe » et afin de lui barrer la route, le Bundestag a changé ses règles : désormais le doyen n’est plus le député le plus âgé, mais celui élu depuis le plus longtemps. C’est finalement un élu libéral de ans, Hermann-Otto Solms, qui s’est exprimé. « Depuis , la tradition veut que la séance inaugurale soit ouverte par le député le plus âgé », s’est emporté le représentant de l’AfD. « Il n’y a eu qu’une exception », en , quand le dignitaire nazi Hermann Göring, alors président du Reichstag, « a brisé cette règle parce qu’il voulait écarter des opposants politiques », a tempêté M. Baumann. La référence aux pratiques nazies a suscité l’indignation. En vous comparant aux victimes de Göring, « vous avez vous-même dépassé les limites du bon goût », lui a rétorqué le libéral Marco Buschmann.