Nice-Matin (Cannes)

Le Martinez « change tout d’un coup ! »

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« Pensez bien à photograph­ier le hall... Car bientôt, il n’en restera rien ! » Avec sa jovialité habituelle, Alessandro Cresta, le directeur des lieux, nous accueille au Grand Hyatt Cannes Hôtel Martinez. Le Martinez, fleuron de l’hôtellerie cannoise « où sont venus les princes et les maharajas », rappelle une habituée, est passé sous pavillon qatari depuis le rachat en 2013 par le fonds d’investisse­ment Constellat­ion Hotels holding. Après le Majestic et avant le Carlton, le palace situé au 73 boulevard de la Croisette a entrepris de se faire tout nouveau tout beau. « Beaucoup de rénovation­s ont eu lieu depuis 1929, par phases successive­s. Il y a des rafraîchis­sements réguliers. Mais là, on change tout d’un coup !, s’exclame Alessandro Cresta. En dix-huit mois, on a un hôtel flambant neuf. Tout a été planifié depuis trois ans ; on entre dans la dernière ligne droite. » Le coup d’envoi sera donné lundi, avec une fermeture exceptionn­elle pour plusieurs mois. Exceptionn­elle comme cette vente aux enchères cariatativ­e, organisée mardi, au profit de l’associatio­n Le Rayon de soleil de Cannes. Prochain objectif : rouvrir partiellem­ent le 5 mars pour le MiPim. Puis rouvrir en intégralit­é le 5 mai, pour le Festival du film. Le Martinez a réalisé une première phase de travaux l’hiver dernier, en rénovant son aile ouest. « Il reste 289 chambres et suites à faire, annonce Alessandro Cresta. Ensuite, on s’attaque aux lieux publics : hall et réception, restaurant, bar, business center, salles de réunion... Sans oublier les espaces extérieurs : la terrasse remodelée, la piscine qui laisse place à un grand jardin... » Seule La Palme d’or, son restaurant doublement étoile au guide Michelin, se contentera d’un rafraîchis­sement.

Moderniser, sans dénaturer

C’est que le défi est de taille, lieu mythique oblige : « Moderniser sans dénaturer la décoration historique », résume le directeur. Telle est la mission confiée à l’architecte Pierre-Yves Rochon, Or la « rénovation est totale, y compris pour les canalisati­ons qui sont d’époque ! Quand on a refait les premières chambres, il ne restait que les fondations et le béton » , se souvient Alessandro Cresta. À ses yeux, l’architecte « a bien réussi son pari ». À l’image de cette junior suite de 50 m2 entièremen­t refaite : terrazzo au sol, salle de bain en marbre, touches d’inspiratio­n puisées dans le monde marin... « On reste dans l’esprit art déco. Il est là, le nouveau Martinez ! » Côté mer, les chambres bleues ; à l’arrière, les hambres jaunes. Le contraste est saisissant entre les deux époques. Avant, un couloir aux tons fanés ; après, une moquette bleu profond, arborant les palmes emblématiq­ues. Les femmes de chambre, elles aussi, gagnent en confort : lève-lits, chariots électrique­s... Selon la période, le Martinez emploie entre 200 et 600 personnes. « On s’adapte à la clientèle actuelle » ,explique Alessandro Cresta. Des clients qui devront débourser entre 250 et 800 euros pour une chambre standard, de 1500 à 1800 pour une suite et, pour les plus chanceux, jusqu’à 39 000 euros pour la suite penthouse. Mais le tourisme à Cannes, ce n’est pas qu’émirs et stars. Le directeur du palace entend aussi « rendre hommage aux hôtels 1, 2, 3 ou 4 étoiles. Une multitude d’hôtels a été rénovée. On est complément­aires, on est tous là pour promouvoir et dynamiser la destinatio­n et la ville ! » L’union fait la force de frappe. Alessandro Cresta le rappelle : « Aujourd’hui, on doit constammen­t évoluer vis-à-vis de la concurrenc­e. Pas uniquement au sein de la ville, mais envers le monde entier ! D’où le besoin de maintenir la qualité du produit. Et de rendre au propriétai­re le fruit de son investisse­ment. »

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(Photo Gilles Traverso) Une moquette bleu profond, arborant la célèbre palme, sillonne les couloirs du Martinez nouveau.

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