Grasse : et la tolérance, bordel ?
Lui, c’est Jean Ponce. Le gérant, depuis une bonne dizaine d’années, de La petite Drago, un petit resto sympa, sis Bd Pasteur, juste au-dessus de la sous-préfecture. Et ce commerçant n’est, visiblement, pas très content. Pourquoi ? Parce que la police municipale, nous dit-il, lui cherche des poux dans la tête... Et il explique son cas : « Cela fait maintenant plusieurs années que je suis en conflit avec des agents de la police municipale à cause du stationnement. Devant mon établissement, les contraventions pleuvent tous les jours et aucun dialogue n’est possible. Des bus stationnent là où ils devraient juste s’arrêter, ils manoeuvrent en enchaînant des marches arrière invraisemblables, bref l’endroit est devenu un véritable cirque ! »
« Racket et acharnement »
Et le restaurateur n’est pas le seul à déplorer cette situation. « Nous sommes trois commerçants concernés : le garagiste et la décoratrice, tout proches, la subissent également. Mon sentiment est que nous sommes victimes d’un racket. » On a donc envie de dire : mais que fait la police ? Pour le coup, l’intéressé a du mal à se faire entendre... « J’ai donné plusieurs coups de fil à la PM mais il n’y a rien à faire. Tout ce que l’on me dit, c’est du vent. On me tient un discours qui est oublié dès le lendemain. » Et en voilà l’illustration : « Le octobre dernier, j’ai appelé l’hôtel de ville pour obtenir un rendezvous avec le maire. On m’a fait savoir qu’il n’était pas disponible et c’est donc un responsable de service qui s’est déplacé. Celui-ci m’a assuré de son intérêt pour le bon fonctionnement de mon établissement et m’a affirmé qu’il prendrait contact avec le chef de la police municipale afin d’essayer de trouver une entente. » Bon. Affaire réglée ? « Pas du tout, poursuit Jean Ponce. Dès le lendemain à midi pile, deux agents se sont plantés devant le restaurant, les bras croisés en me fixant, prêts à verbaliser mes clients. Aujourd’hui, je ne sais plus vers qui me tourner. Moi, je ne demande qu’à travailler. Ce que je veux, c’est que l’on arrête ce manège qui fait fuir, chaque jour un peu plus, ma clientèle. Nous proposons une formule à , € et la moindre amende me coûte € voire €. Comment pourrais-je continuer dans de telles conditions ?, se désespère-t-il. Le rôle de la police municipale n’est-il pas la proximité, le dialogue, la prévention ? Nous sommes victimes d’un acharnement qui va bientôt mettre en péril la survie de nos commerces. » On l’aura compris, c’est un peu de tolérance qu’appellent de leurs voeux ces trois petits chefs d’entreprise. Mais qu’en dit le maire, Jérôme Viaud ? Il rappelle « avoir été saisi par les riverains du Bd Pasteur et de l’avenue De-Gaulle, par certains parents d’élèves de l’école Saint Exupéry et des abonnés de Sillage, du problème de stationnement anarchique de certains véhicules au niveau de l’alvéole réservée aux bus scolaires, qui empêchent le passage des piétons ainsi que la dépose en toute sécurité des écoliers. À la suite de nombreux signalements, des policiers municipaux, dont la mission première est d’assurer la sécurité de nos concitoyens, se sont rendus sur place, non pas dans un objectif de réprimer mais bien pour prévenir avant de verbaliser. C’est ainsi qu’au mois d’octobre, procès-verbaux ont été dressés à l’encontre de véhicules stationnés illégalement sur le Bd Pasteur et l’av. De-Gaulle. « Le octobre, poursuit le maire, par souci de dialogue et de concertation, j’ai demandé à Robert Rossi, responsable du Domaine public, de prendre attache avec les trois commerçants qui sollicitent la création de places de stationnement dans ce secteur. Aujourd’hui, une dizaine de places le long de la traverse St-Hilaire, permettent le stationnement gratuit. En effet, le plateau St-Hilaire, de par sa configuration, ne permet pas de matérialiser des emplacements de stationnement. Les services municipaux étudient comment l’espace disponible de l’alvéole bus pourrait être partagé en fonction des horaires scolaires et des dessertes de bus régulières et périscolaires. C’est pourquoi, une autre rencontre est d’ores et déjà prévue le octobre prochain. » Bon, voilà qui présage peut-être d’un début de solution. Ou pas...