« Gagner pour se venger »
Lukas Demar va vivre une rencontre particulière ce soir. A Nantes, l’attaquant/réceptionneur de 21 ans va retrouver son ancien club, d’où son père, entraîneur, a été limogé en fin de saison dernière. Une année délicate qu’il n’a pas oubliée et qu’il entend gommer avec un succès. Lui qui espère sortir du banc et gagner sa place dans le six de coach Kasic.
Lukas, pourquoi avoir quitté Nantes pour Nice ?
Je connaissais Mladen et Fran (Kasic). Avec Fran, nous étions ensemble au CNVB (Centre national du volley). C’est mon meilleur ami. Mon père a joué à Nice deux ans (-) et a été coaché par Mladen. Je sais que c’est un entraîneur dur, foufou de temps en temps et capable de pousser de grands coups de gueule. C’est ce qui me plaît. J’ai besoin de ça. Si on ne me pousse pas assez, je vais rester dans ma zone de confort. Et puis mon père (coach de Nantes mais limogé) ne s’entendait plus avec le staff l’an dernier. Rester au club n’aurait donc pas été bien pour moi.
Comment avez-vous vécu l’éviction de votre papa ?
C’était ma première année en Pro A. Elle a été bizarre. Etre tout le temps avec mon père, à l’entraînement et à la maison, ça a été difficile. Et puis il était compliqué d’entendre les réactions des autres joueurs. Est-ce que j’avais du mal à trouver ma place dans ce groupe ? Un petit peu. Je loupais pas mal d’entraînements jusqu’à Noël à cause des cours et certains ne le comprenaient pas. Les joueurs passaient par moi pour demander des choses au coach. Quand mon père faisait entrer mon frère et moi dans un set et qu’on le perdait, les supporters disaient que c’était à cause de nos entrées. Que mon père voulait faire jouer ses fils. Abordez-vous ce match à Nantes comme une revanche ? Bien sûr. Il faut gagner pour se venger (rire). Pas moi personnellement mais les critiques envers mon papa. On a toujours envie de gagner mais là encore plus. On veut aussi montrer (après la fessée à Tours -) qu’on a un certain niveau en Pro A. On a été touché mais pas tant que ça. On a oublié en s’entraînant bien. Si on fait douter Nantes en réception, notamment Van Rekom, ça peut jouer en notre faveur. Moi, dès que j’en ai l’occasion, à la pointe ou au poste , j’essaie d’amener de l’envie sur le terrain.