HANDBALL Les Niçoises s’offrent le derby Le chiffre
Les joueuses de l’OGC Nice l’ont emporté hier à Toulon/Saint-Cyr et ont infligé à leurs voisines une cinquième défaite consécutive. Les Niçoises grimpent provisoirement à la deuxième place
Entre une équipe en confiance, sûre de sa force, et un collectif en plein doute, enchaînant les défaites (cinq de rang désormais), pouvait-il en être autrement ? Nice, son impact physique, son jeu en variation et ses joueuses d’expériences (Martin, Torstenson…) étaient trop forts hier soir pour Toulon/Saint-Cyr, qui comme trop souvent cette saison se repose essentiellement sur sa générosité pour espérer l’emporter (27-22). Une générosité que confondent parfois les arbitres avec de l’excès d’engagement, au grand dam du manager Thierry Vincent. «Quand on enlève nos six infériorités numériques de la seconde période, on est au coude à coude» tempêtait-il à l’issue du match, fustigeant le 5-0 en faveur des Niçoises entre la 45e et la 51e (de 19-18 à 1923) qui correspondait aux exclusions temporaires d’Abdourahim, Khavronina et L. Puleri. Mais ses joueuses, malgré tout, ont eu les ballons pour recoller en fin de rencontre, sans y parvenir. Un «manque de lucidité » dixit la demi-centre toulonnaise Abdourahim qui doit beaucoup à «l’assurance collective» de Prudhomme et consorts. Car les Au palais des sports de Toulon, Nice bat Toulon/Saint-Cyr 27-22 (11-12) 3311 spectateurs. Arbitres :
TOULON/SAINT-CYR. Exclusions temporaires : NICE. Exclusions temporaires : Aiglonnes, sans dominer de la tête et des épaules leur sujet, ont semblé plus constantes dans l’effort. Jamais à court d’idées, quand les Toulonnaises se fatiguaient à la tache.
Sur un rythme élevé
La preuve en début de rencontre, débutée tambour battant par les Niçoises. Trop sans doute pour les Toulonnaises, qui semblaient dépassées en défense à tous les postes. Prudhomme régalait, et les Azuréennes créaient un premier break (1-3, 4e) qu’elles conservaient un petit quart d’heure (5-7, 13e). Le temps pour la défense - et surtout pour Serdarevic dans ses cages - de rentrer dans leur match. Dès lors, les débats s’équilibraient. Toulon/Saint-Cyr revenait d’abord au score grâce à la vivacité de Catani, avant de passer devant après un arrêt de Serdarevic sur un penalty d’Abdelmalek et une contreattaque de Tandjan (9-7, 17e). En gardant ce rythme élevé, le TSCV parvenait à contenir les Niçoises, même si la fin de mi-temps était plus difficile pour les filles de Thierry Vincent. Colic, elle aussi, sortait un jet de sept mètres et se montrait autoritaire face à Gaudefroy. Le TSCV, qui avait eu par deux fois l’opportunité de prendre le large, restait à une brassée des coéquipières de Torstenson à la pause (12-11, 32e).
Les arbitres s’en mêlent
Le magnifique kung-fu de la Suédoise au retour des vestiaires n’enlevait pas l’impression que les ReBelles avaient le contrôle des opérations. Pour un temps encore. Bettacchini faisait une entrée remarquée, surtout par Valente, et Toulon/Saint-Cyr gardait la main (15-13, 35e). Mais les Niçoises ne s’en laissaient pas compter. Profitant des pertes de balles varoises, elles revenaient puis passaient devant par Martin (15-16, 43e). Les espaces se faisaient plus rares, les buts également. Pas les égalités (19-19, 46e). Jusqu’à cette double supériorité numérique en faveur des Azuréennes, qui en profitaient pour reprendre la marque aux abords du moneytime (19-22, 51e). Le rouleaucompresseur rouge et noir ne faisait pas dans le sentiment, à l’image de la roucoulette de Martin qui clôturait la marque. Froid de réalisme, Nice enfonce un peu plus Toulon/Saint-Cyr dans la crise. Mais peut se permettre de regarder toujours plus haut. Au loin, les ReBelles se font toutes petites... Classement:
DF
Pts J G N P comme le nombre d’exclusions temporaires des Toulonnaises hier soir, toutes concédées dans le dernier quart d’heure de la rencontre... Il y avait quelque chose de presque étonnant à voir Catani défendre le bout de gras sur Prudhomme. Le duel entre l’arrière droite niçoise, qui rend près de trente centimètres à la demi-centre et pèse près du double (sans lui faire injure), résume à lui seul la rencontre d’hier. D’abord en faveur de l’Aiglonne, à l’image de cette magnifique lucarne dans les premières minutes. La réponse varoise était cinglante. Catani inscrivait un « hat trick » en trois minutes, permettant aux siennes de prendre les devants. Baromètre du jeu toulonnais, la demi-centre de poche créait les espaces mais perdait en lucidité au fil des minutes. Prudhomme, elle, laissait passer l’orage avant de repointer le bout de son nez au bon moment. « C’est vrai que c’est plus facile quand le groupe est en confiance, avouait l’arrière niçoise. On peut se reposer sur le collectif quand il y a un coup de moins bien. J’ai fait ce que j’avais à faire, puis les autres ont pris le relais. » Le danger, il est vrai, venait de partout à Nice quand, à Toulon/Saint-Cyr, la Catani dépendance était criante. Sur les rotules, la Varoise a perdu son duel face à Prudhomme. Sans jamais baisser le regard, même un genou à terre. D