Nice-Matin (Cannes)

Obsèques en ligne

Certificat de décès dématérial­isé, devis d’organisati­on d’obsèques en ligne, cimetière virtuel, fleurissem­ent d’une sépulture à distance... Le digital se positionne en douceur sur le marché de la mort

- Dossier VÉRONIQUE GEORGES AVEC CHRISTOPHE CIRONE vgeorges@nicematin.fr ccirone@nicematin.fr

◗ Doucement mais sûrement, le marché de la mort se tourne vers le numérique. ◗ Les possibilit­és sont multiples : cimetière virtuel, fleurissem­ent à distance, devis... ◗ Zoom sur une évolution, qui touche aussi la Côte d’Azur, dans notre dossier.

Aussi soudaine que la mort d’un être cher, l’arrivée du numérique bouscule le monde des services funéraires, pas tout à fait prêt. Des start-up se sont positionné­es sur le marché : e-faire-part de décès, devis d’obsèques sur Internet, condoléanc­es en ligne… Les acteurs traditionn­els des pompes funèbres, attaqués par ces nouvelles entreprise­s, sont contraints de s’y mettre. Il ne s’agit pas donc pas d’une révolution brutale mais d’un lent mouvement que les consommate­urs accompagne­nt tout aussi tranquille­ment.

Cérémonie funéraire à distance

Depuis une poignée d’années diverses prestation­s sont proposées directemen­t via des plateforme­s numériques dont les noms ont l’avantage d’être clairs : meilleures.obsèques.com, enhommage.fr, tombissime.fr, etc. Les nouvelles technologi­es permettent ainsi à des familles dispersées sur le territoire de gagner du temps dans leur organisati­on. La dématérial­isation du certificat de décès, document nécessaire avant toute démarche, est en cours d’expériment­ation dans une poignée de villes en France, dont Antibes. « Il y a cinq ans, personne ou presque ne demandait un devis d’obsèques en ligne. Aujourd’hui, ils représente­nt 5 % du marché, et sans doute 15 % dans cinq ans », remarque Richard Féret, directeur général de la confédérat­ion des profession­nels du funéraire et de la marbrerie. Comme on n’arrête pas le progrès, des structures équipées d’une caméra et d’une connexion Internet proposent même aux personnes éloignées du lieu de déroulemen­t des obsèques, pour quelque raison que ce soit (hospitalis­ation, déplacemen­t à l’étranger), d’accéder à une retransmis­sion vidéo de mise en bière ou de cérémonie funéraire, par un lien privatif et sécurisé. Aux frais de la famille du défunt, bien sûr. Si le numérique semble présenter de nombreux avantages, il présente aussi des points faibles. Ainsi, on ne peut écarter l’abus de faiblesse pour les devis en ligne. Sans oublier de constater l’ubérisatio­n de certains métiers. Certains profession­nels en effet ont en effet recours à des organismes spécialisé­s qui recherchen­t des porteurs de cercueils et des chauffeurs de corbillard­s. D’autres sites recrutent des micro-entreprene­urs pour effectuer certaines tâches, comme le fleurissem­ent des tombes, qui est depuis longtemps délégué aux fleuristes profession­nels. Les obsèques 2.0 arrivent donc à pas comptés, et le digital sera de plus en plus présent dans cette activité. Une évolution en douceur qui donne un coup de jeune sur l’un des plus vieux métiers du monde.

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(Photo Philippe Arnassan) Sur Internet, de nombreuses plateforme­s permettent de comparer des devis de prestation­s funéraires.

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