Tiers payant : le report voté à l’Assemblée
L’Assemblée nationale a voté, dans la nuit de vendredi à samedi, la suppression de l’obligation de généraliser le tiers payant au 30 novembre, et la remise prochaine d’un rapport, malgré les critiques de la gauche qui craint une disparition pure et simple. Peu après, les députés ont achevé l’examen en première lecture du projet de budget de la Sécurité sociale, à l’issue de quatre journées de débats, dont une dernière de plus de 15 heures au total. L’ensemble du projet de loi fera l’objet d’un vote solennel mardi.
« Amendement clientéliste »
Les socialistes, qui avaient voté cette dispense d’avance de frais au 30 novembre, dans le cadre de la loi Santé de Marisol Touraine, ont vivement protesté. C’était «vraiment un progrès social »et« il y a de temps en temps des mesures qui nécessitent du courage », a lancé Joël Aviragnet (Nouvelle Gauche). L’Insoumis Adrien Quatennens a déploré la disparition d’« un des très rares acquis sociaux du quinquennat Hollande » et évoqué « un amendement clientéliste »à l’égard des médecins qui, en nombre, ne voulaient pas du tiers payant généralisé, synonyme, selon eux, de lourdeurs administratives. « À l’heure de la télémédecine, c’est d’une simplicité biblique » pourtant, a ironisé le communiste Pierre Dharréville, après le vote d’autres mesures dites « d’innovation » dans le cadre de ce projet de budget. À l’inverse, la droite, par la voix de Gilles Lurton, s’est félicitée d’une «belle victoire». Au nom des élus LREM, Thomas Mesnier a souligné que l’amendement, « pragmatique », était conforme à l’engagement de campagne d’Emmanuel Macron d’un « tiers payant généralisable, simple et efficace »,et« sans contrainte » pour les professionnels. Bruno Millienne (MoDem) a remercié la ministre de « faire ça progressivement » pour les médecins.