Loïc Dombreval: «J’aime être un électron libre»
Vétérinaire de formation, le nouveau député marcheur de la 2e circonscription revendique un esprit de liberté qu’il assouvit notamment dans le pilotage aérien
Quand j’étais véto, il fallait que le veau sorte vivant, tout le reste n’était que philosophie. » Loïc Dombreval se définit comme un homme pragmatique, libre, et tout son parcours, jusqu’à son ralliement à En marche ! au printemps, en est l’illustration. Ce fils d’une instit et d’un pilote, de chasse puis de ligne, a vécu «une enfance plutôt heureuse, malgré un père un peu absent et les difficultés d’une soeur handicapée ». Il le reconnaît, pris par ses activités, lui-même a peu ou prou reproduit le même schéma, regrettant d’avoir sans doute manqué à ses trois gamins.
« Je suis assez verni »
De son enfance, le nouveau député LREM conserve en mémoire une année indélébile. «En 1972, mon père a travaillé pour Tunisair et nous nous sommes installés à Carthage. Ce fut la plus belle année de ma jeunesse.» À six ans, le souffle de la liberté, déjà. Il reviendra ensuite poursuivre une scolarité sans histoire à Sceaux, en banlieue parisienne paisible. Non sans quelques escapades dans la ferme de son grandpère maternel, à Goudelin dans les Côtes-d’Armor (sa grand-mère étant d’origine niçoise). Il y fera grandir son amour pour les animaux, jusqu’à l’Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort. Diplôme en poche, il travaillera d’abord à SOS vétérinaire la nuit, tout en menant des recherches sur la grippe la journée, avant d’oeuvrer pendant cinq ans dans une clinique vétérinaire en région parisienne… « Mais je suis quelqu’un qui a la bougeotte, j’ai du mal à rester au même endroit, je me suis rendu compte que j’allais étouffer. » En 1995, il rejoint donc le laboratoire Virbac à Carros, pour un bail de quatre ans. Il travaillera par la suite pour Publicis santé, avant de fonder en 2002 sa propre entreprise de conseil en communication dans le secteur de la Santé, Life, à laquelle il continue de consacrer aujourd’hui «une journée de travail par semaine». « Je suis assez verni », concède sans ambages Loïc Dombreval, comme une transition vers sa nouvelle vie politique, qui l’a vu être élu député de la 2e circonscription des AlpesMaritimes avec plus de 59 % des voix au second tour en juin, après avoir été désigné, sur le fil, candidat de La République en marche !
Un fougueux endurci
Centriste dans l’âme, il avait auparavant gravité autour de la mouvance UDF - Modem - UDI. En 2001, il fut une première fois candidat sur la liste de Christian Iacono à Vence, « parce qu’il incarnait la vision qui est la mienne, centriste, concrète, consensuelle». En 2007, il apprendra à ses dépens le poids des appareils en étant laminé aux législatives face à Lionnel Luca, obtenant à peine 6,7 % des voix. « J’étais trop jeune, trop fougueux. Je croyais déjà à une ligne qui transcende la gauche et la droite. Mais les électeurs, tout en disant y être favorables, n’étaient pas prêts à la traduire dans leur vote. Ça m’a endurci.» Au même titre que la difficile cohabitation avec sa première adjointe qui s’est très vite dessinée après son élection à la mairie de Vence, en 2014. «Pendant la première année, tout s’est bien passé, mais cela s’est dégradé quand Anne Sattonnet est devenue vice-présidente du Département. Elle avait l’impression d’être maire autant que moi, mais il ne peut y avoir qu’un maire…» Sur «une autre planète à l’Assemblée», Dombreval savoure ces moments improbables et passionnants de mutation de notre vie politique. Pour autant, il assure ne tirer aucun plan sur la comète. « J’aime être un électron libre», martèle-t-il, rappelant son amour jaloux de la liberté. Amateur de marche, de natation ou de planche à voile, il est surtout un fou d’aviation. « Mon père m’a appris à piloter, j’ai un brevet de voltige et j’ai terriblement envie de voler et voyager davantage! »