Raggi tombe à pic !
Cantonné au banc depuis le début de saison, le défenseur italien reste sur deux titularisations de rang convaincantes à droite. Sidibé incertain, il pourrait remettre ça contre Besiktas
Peu avant le coup d’envoi au Matmut Atlantique, Andrea Raggi, brassard au bras, a rassemblé tout le monde en cercle pour motiver ses troupes, bras dessus bras dessous. 90 minutes plus tard contre Bordeaux, l’ASM l’emportait pour la deuxième fois d’affilée 2-0 en L1 après Caen. « T’es un bon soldat, toi ! » chambrait à l’oreille du « Pirate » Subasic à la sortie du vestiaire. Le gardien croate et le défenseur originaire de la Spezia sont les deux derniers joueurs de Monaco à avoir connu la Ligue 2. Malgré les recrutements à la pelle à chaque mercato, les bonnes et moins bonnes saisons, les deux compères sont toujours là. Mais pour l’Italien, la reprise a été jalonnée de doutes. Pendant près de trois mois, Andrea Raggi n’a pas fait la moindre apparition sur une pelouse. Cantonné au banc des remplaçants depuis le début de saison, zéro minute au compteur, l’Italien de 33 ans a enchaîné en Gironde une deuxième titularisation de rang après une première convaincante la semaine passée contre Caen (2-0). Ce jour-là, au Louis-II, Sidibé, blessé, ne figurait pas dans le groupe, et Almamy Touré, son remplaçant jusqu’ici, n’avait pas convaincu. Le coach portugais décidait alors de revenir aux fondamentaux pour stopper une série de quatre matches sans victoire. L’application et la grinta de l’Italien ont apporté un vrai plus. Sur le plan personnel, Raggi entrevoyait le bout du tunnel. Jusqu’à grimper dans les tribunes en fin de match pour donner ballon et maillot. Pourtant contre Caen, l’ASM n’a gagné aucun trophée, mais c’était tout comme. Une victoire collective, mais aussi une petite revanche personnelle. Une libération.
« Beaucoup de caractère »
Dans ce contexte, et avec l’absence prolongée de Sidibé, ce n’était donc pas une surprise de voir l’ancien joueur de Palerme à nouveau aligné sur la feuille de match à Bordeaux. Avec le brassard qui plus est. « Il fait partie de mon groupe de capitaines, en l’absence de Falcao, c’était normal de lui donner le brassard, expliquait Leonardo Jardim en conférence de presse d’aprèsmatch avant de préciser l’apport de l’Italien : « Raggi connaît la place qu’il occupe dans le projet de Monaco. Il vient de prolonger d’un an avec nous (jusqu’en 2019), cela montre bien l’importance qu’il a. Il est plus âgé que certains, mais il nous apporte beaucoup. En ce moment, l’équipe a besoin de lui et il répond présent. C’est un joueur qui peut évoluer partout en défense et a beaucoup de caractère ». Et c’est justement ce qu’il manquait un peu à l’AS Monaco ces derniers temps. « Porter le brassard, évidemment, ça fait plaisir, mais le plus important, c’est de gagner, insistait Raggi avant de quitter le Matmut Atlantique. J’ai dit à tout le monde qu’il fallait qu’on soit costaud et soudé aujourd’hui (samedi). C’est important d’être solide derrière, car après on a la qualité devant pour faire la différence ». En gardant sa cage inviolée depuis deux rencontres, Monaco se donne le droit d’espérer l’emporter à Besiktas, même si compte tenu de son parcours en Ligue des champions jusqu’ici (1 nul, 2 défaites), cela relève du miracle. Sidibé, absent depuis la défaite contre Besiktas où il avait évolué dans le couloir gauche, n’est pas certain de pouvoir signer son retour mercredi. Leonardo Jardim pourrait alors une nouvelle fois confier les clés du côté droit à Andrea Raggi. La saison passée, l’Italien avait été de toutes les campagnes européennes. Titulaire à Tottenham,
Leverkusen, CSKA Moscou, Manchester City, Dortmund, et Juventus au match retour, le CV du Pirate, qui s’est fait tatouer le blason du club sur le bras après le titre de champion, parle pour lui. Sans oublier ses quatre titularisations en tours préliminaires contre Fenerbahçe et Villarreal. Bref, le garçon connaît la musique. « A Besiktas, on sera obligé de gagner. Si on ne le fait pas, on peut dire presque que la Ligue des champions, c’est fini », concédait-il. Pour s’imposer à Istanbul, il faudra sortir les crocs et le treillis, tout en dressant les barbelés. Un match pour le soldat Raggi ?