ImmaTerra ou comment faire de l’économie autrement
La SCIC grassoise a fait le pari de transformer le schéma « J’achète, je consomme, je jette » en « Je contracte, j’utilise, je rends ». Elle accompagne les entreprises vers l’efficience économique
ImmaTerra. Comme Immatériel. Comme Terre. Comme Mater. Voici en trois mots les principes de cette société collective d’intérêt collectif (SCIC) qui accompagne les organisations, les femmes et les hommes, dans leur transition vers l’économie de la fonctionnalité et de la coopération. « C’est-à-dire une économie qui se met au service de l’humain et de la nature, qui s’appuie sur des ressources immatérielles potentiellement infinies et non plus sur des ressources matérielles en quantités limitées », précise Christophe Sempels, spécialiste de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, par ailleurs président et directeur scientifique d’ImmaTerra.
Qu’est-ce qu’ImmaTerra?
La SCIC est issue du Club Cap EF né en 2014 à Grasse avec le soutien du Club des entrepreneurs de Grasse. Le succès rencontré après avoir accompagné trois promotions de chefs d’entreprise sur la voie de l’économie de la fonctionnalité a appelé à créer à Grasse une nouvelle structure adaptée au développement de ses activités : ImmaTerra.
Objectif
«Le pari d’ImmaTerra est de produire en vue de satisfaire les besoins humains en faisant différemment, explique Christophe Sempels qui a été professeur à Skema Business School. Il s’agit de repousser les frontières du possible pour faire de cette transition une réalité concrète, opérationnelle et implantée dans ses marchés et territoires. » La SCIC aide les organisations à se transformer pour que, collectivement, elles trouvent leur voie vers plus d’efficience économique. Pour y parvenir, elles doivent connaître leur raison d’être en questionnant leur utilité profonde, leur finalité. C’est la notion centrale de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération. La raison d’être aide les entreprises à trouver leur voie vers plus d’efficience économique, c’est-à-dire leur capacité à accomplir leur raison d’être qui promeut des usages et pratiques optimisant les ressources matérielles ou immatérielles. A l’efficience économique s’ajoute l’environnementale (la capacité de mettre en oeuvre cette raison d’être tout en participant à la régénération des ressources naturelles) et sociale. Il faut générer du bien-être qu’il soit collectif, individuel au sein même de l’organisation, mais aussi auprès des fournisseurs, des partenaires et, plus largement, du territoire. « À chacun de développer son efficience. C’est un cheminement personnel avec ses propres moyens et capacités», insiste Christophe Sempels.
Comment?
L’expertise proposée par ImmaTerra dure environ dix mois et prend la forme de sensibilisations, formation, audit, analyse, partage d’expérience, accompagnement individuel ou collectif de valorisation de trajectoires, recherche et développement et d’animation de la communauté.
Champ d’action
L’engagement dans des modèles économiques plus respectueux de l’homme et de l’environnement est de plus en plus populaire. Après ses débuts dans les AlpesMaritimes, le Var et le Vaucluse, ImmaTerra se développe en Bretagne avec l’ouverture d’un bureau à Rennes en collaboration avec l’Ademe et les Centres des Jeunes Dirigeants) mais aussi en Belgique. « Nous travaillons sur des projets à Bordeaux et Rouen, avons animé des ateliers en Angleterre et partons en novembre en Azerbaïdjan pour accompagner un hôtel qui cherche sa raison d’être. »
Qui est concerné ?
Le collectif ImmaTerra est composé de près d’une centaine d’hommes et de femmes sociétaires ou non : des chefs d’entreprise qui changent leur modèle économique, des responsables de collectivités territoriales désireux d’innover dans le développement de leur territoire, des accompagnateurs experts, des organisations professionnelles, des organismes d’intermédiation , des chercheurs et des acteurs de la formation.