Entrée à l’université: pas de sélection sèche mais des exigences
Le gouvernement a présenté, hize, une série de mesures destinées à supprimer le tirage au sort dans les filières les plus demandées et réduire l’échec en première année de fac: pas de sélection sèche mais une formation obligatoire à suivre pour les bacheliers les plus fragiles. « Je n’ai jamais eu peur du mot sélection » mais « entre la sélection brutale et le tirage au sort, il existe une palette de solutions beaucoup plus souples, plus humaines et plus intelligentes », a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe lors d’une conférence de presse. « Dans la plupart des cas, l’université dira “oui” au choix du bachelier et dans certains cas, elle dira “oui, si”, c’est-à-dire si le candidat accepte un parcours adapté qui lui permette de réussir dans la filière qu’il a choisie », a-t-il précisé. Ainsi, les formations non-sélectives (les licences générales) ne pourront pas refuser un bachelier si des places restent vacantes, mais elles pourront désormais « conditionner l’inscription à l’acceptation d’un parcours pédagogique spécifique dans le cas où elles estiment que le bachelier n’a pas les attendus requis », selon le ministère de l’Enseignement supérieur. Ces « attendus » désignent les connaissances et aptitudes nécessaires à un lycéen lorsqu’il entre dans une filière post-bac. Ils existent pour le moment « de façon tacite » mais seront désormais affichés par les universités. Ils auront un caractère national (mêmes attendus dans toutes les facs pour une filière en psychologie par exemple) mais les établissements pourront préciser des spécificités liées à leur formation.
L’Unef très remontée
« Sélection » et même « prérequis » s’apparentent à des chiffons rouges en France et le gouvernement leur a finalement préféré le terme d’« attendus ». Jusqu’à présent, la détention du baccalauréat est la seule condition à remplir pour s’inscrire à la fac dans une licence générale. La Fage voit dans ces annonces « l’introduction du principe du dernier mot au bachelier plutôt que la sélection sèche ou le tirage au sort ». « Chaque jeune décidera de son choix final d’orientation », estime le premier syndicat étudiant. Un avis qui n’est pas partagé par l’Unef, autre organisation étudiante. « Pour nous, c’est une sélection qui dit clairement son nom » car « les présidents d’université pourront trier les dossiers des étudiants » et « dire non à certains qu’ils jugent moins aptes à rentrer dans des formations parce qu’il n’y a plus de places », a estimé sa présidente Lilâ Le Bas sur RTL. L’Unef appelle les jeunes à se joindre à la journée de mobilisation du 16 novembre, lancée par plusieurs syndicats (FSU, CGT, FO etc.).