« Difficile, mais faisable ! »
L’ASM, son départ avorté au PSG, Besiktas, l’équipe nationale, Dieu, Fabinho dit tout
Ajoueur à part, endroit à part. Mercredi, avant le déplacement de l’ASM à Bordeaux, nous avons rencontré Fabinho à l’hôtel Métropole, à quelques pas de la place du Casino, au coeur de Monte-Carlo. Le Brésilien est arrivé à pieds, tranquillement : « J’habite juste à côté ». Parfois, il lui arrive de faire ses courses dans le quartier où il sort son chien Prada. Le nom a été choisi par sa femme tientil à préciser. A Monaco, «Fabi» est comme chez lui. Arrivé en , le natif de Campinas a bien grandi. Pour ses ans, le octobre, sa femme lui a offert «une montre» ; ses coéquipiers, « des tee-shirts, parfums ». Sans retenue, le Brésilien s’est livré comme rarement pendant près d’une heure dans un coin feutré du étoiles. Son départ avorté au PSG, sa relation avec Jardim, ses ambitions en sélection, Fabinho n’a rien esquivé, allant même jusqu’à se marrer. Et plus d’une fois.
Comment un club demifinaliste de la dernière Ligue des Champions se retrouve à jouer sa survie lors d’un déplacement à Besiktas en poule ?
On ne s’attendait pas à perdre contre eux au match aller (-). On a fait des erreurs inhabituelles. Par exemple, nous avons donné de l’espace à certains joueurs... Mais nous sommes confiants pour cette rencontre. Nous savons à quelle ambiance nous attendre, ce sera difficile, mais faisable. On a l’équipe pour gagner là-bas.
Mais vous n’avez plus le droit à l’erreur…
Nous avons trois finales à disputer pour nous qualifier. Contre Besiktas ce sera difficile car c’est une équipe en confiance qui a gagné ses trois premiers matches. Si on ne gagne pas, on est éliminé.
Comment expliquez-vous vos difficultés actuelles en Ligue des champions ?
C’est difficile à dire. On sent qu’on s’améliore, mais on est encore loin de notre meilleur niveau. Défensivement, l’équipe n’a pas bougé donc, normalement, on ne devrait pas commettre ces erreurs. Après, les joueurs que nous avons perdus avaient des caractéristiques différentes de ceux qui sont arrivés. Notre équipe a des qualités mais c’est compliqué d’expliquer ce qui ne marche pas. En tout cas, on le sent et on le sait.
Entre nous, on parle de ce qui ne va pas et on espère apprendre de nos erreurs.
Le souci est mental ?
Non, ce n’est pas dans la tête. Pour la première fois, nous avons des difficultés dans la phase de poule en Ligue des champions. Surtout à domicile où c’était pourtant notre force, on ne prenait pas beaucoup de buts etc. Là, on a déjà perdu deux fois… Il ne faut pas oublier que la Ligue des champions, c’est la meilleure compétition du monde avec les meilleures équipes. Avec ce que nous
‘‘ avons fait l’an passé, nous pouvions faire partie des favoris pour la qualification… au lieu de quoi nous sommes en difficulté.
Avez-vous été surpris par le niveau du groupe ?
Non. Depuis que je joue la Ligue des champions avec Monaco, les groupes ont toujours été très similaires. Il n’y avait pas une équipe au-dessus des autres. Au début, après le tirage, on s’est dit que Monaco allait terminer dans les deux premières places, mais là... On connaissait le potentiel des autres équipes, en Ligue des champions l’erreur ne pardonne pas.
Est-ce dur de passer du dernier carré de la Ligue des champions à un début de saison si compliquée en C ?
Oui, bien sûr. On aspire toujours à faire mieux que la saison précédente. Mais on savait qu’on avait fait une saison historique avec Monaco, donc on imaginait bien que ce serait différent cette année. Après, honnêtement, on ne s’attendait pas à avoir autant de difficultés. On était confiants pour réussir en championnat et en Ligue des champions… Mais bon, c’est comme ça.
Avez-vous imaginé l’éventualité de ne pas sortir de la poule ?
Je n’ai pas parlé de ça avec les autres joueurs. L’état d’esprit du groupe est plutôt de dire : “c’est encore faisable, nous pouvons encore nous qualifier”. Donc on va lutter.
Un printemps sans Ligue des champions, est-ce particulier ?
Oui, surtout quand on pense à l’année dernière avec tout ce qu’on a vécu. Nous attendions avec impatience les tirages au sort, les confrontations etc. Ce serait très dur de regarder la Ligue des champions à la télévision.
Une élimination vous permettrait d’être plus fort en championnat, non ?
Peut-être. Si nous sommes éliminés de toutes les compétitions, nous aurons clairement plus de temps pour préparer chaque match de championnat. Mais bon, pour le moral de l’équipe ce ne serait pas top. On préfère jouer tous les matches.
Quel est votre souvenir le plus fort en Ligue des champions ? (il n’hésite pas) Les deux confrontations contre Manchester City la saison dernière (-, -).
Pourquoi ?
C’était deux matches spectaculaires avec des buts, de l’intensité, des occasions. En tant que spectateur, j’aimerais toujours voir des matches comme ça. Et puis sur un plan personnel, je pense avoir fait deux bonnes performances. Surtout au Louis-II, au retour, où je mets un but. Forcément, quand on est bon dans les grands matches contre des grandes équipes, ça vous marque.
En championnat, vous êtes sur la même cadence que la saison dernière ( pts de plus après Bordeaux), pourtant, vous êtes critiqués...
Je comprends. C’est parce que les gens comparent toujours avec l’équipe de l’an dernier. Le jeu était différent, on arrivait à marquer facilement. Là, même si on arrive à gagner et qu’on a le même nombre de points (avant le succès à Bordeaux, ndlr), ce n’est pas trop beau à voir. C’est pour ça que nous sommes critiqués. Mais nous les joueurs, nous savons que nous pouvons faire mieux. Nous ne sommes pas trop contents en ce moment. Gagner c’est important, à la fin du championnat, seul les points comptent ; mais bien jouer et bien gagner, c’est mieux. Il faut du temps. Dans quelques semaines ou quelques mois on retrouvera peut-être le Monaco de l’an dernier.
Ce serait très dur de regarder la Ligue des champions à la télé ”