Nice-Matin (Cannes)

Et pourquoi pas ?

Monaco doit réaliser l’exploit de battre Besiktas dans son stade chauffé à blanc pour espérer se qualifier pour les huitièmes de finale. Au pied du mur, l’ASM veut encore y croire

- A ISTANBUL FABIEN PIGALLE

Evidemment, qu’au moment du tirage au sort, Monaco s’est frotté les mains. Evidemment qu’il y a plus costaud que Besiktas, Porto et Leipzig comme adversaire­s quand on est tête de série. Mais les plans sur la comète ne coïncident que très rarement avec la vérité du terrain. Monaco, dernier demi-finaliste de la Ligue des champions et champion de France en titre est dernier de son groupe avec 1 point. Il doit remporter ses trois prochains matches s’il ne veut pas troquer son chapeau 1 UEFA, contre un bonnet d’âne. L’ASM doit battre le Besiktas qui n’a plus perdu une rencontre de coupe d’Europe à domicile depuis 11 matches. Elle doit vaincre la première équipe du groupe, portée par 40 000 fans qui forment l’une des chorales les plus puissantes d’Europe. Mettre à terre Besiktas qui jusqu’ici n’a enchaîné que des succès. Et le tout, sans Falcao blessé, 13 buts au compteur et Sidibé forfait. Un plat présenté comme ça, forcément, ça vous coupe l’appétit. Ça file même le vertige. Mais tout semble si évident, que plus l’heure de la dernière chance approche, plus on se dit… “Et pourquoi pas ?”.

Monaco plus solide

Après tout, oui, pourquoi pas ? L’an dernier, aucune équipe passée par les PQ3 dans l’histoire de la Ligue des champions n’était allée jusqu’en demi-finale. Monaco l’a fait ! A Dortmund, là où tant d’équipes étaient venues se casser les dents sur le mur jaune, Monaco a triomphé. C’était un temps où il fallait rajouter un peu d’encre dans le stylo pour écrire le nom de tous les buteurs de l’ASM, certes. Mais bon, aujourd’hui, un but suffit. Car si Leonardo Jardim a rangé son 4-4-2 offensif de l’an dernier pour un 4-2-3-1 plus compact, c’est avant tout pour améliorer l’efficacité de l’équipe. Et surtout, son imperméabi­lité. Le coach portugais semble en ce moment avoir fait le deuil de son système fétiche qui lui avait permis de remporter la L1. Résultat : deux victoires de rang en championna­t contre Caen et à Bordeaux, et sans prendre de but ! L’équilibre de l’équipe a été privilégié et le triangle magique Moutinho, Fabinho et Tielemans au milieu pourrait bien faire des ravages en Turquie. « La défense n’a pas pris de buts sur les derniers deux matches mais mon idée sur l’organisati­on défensive repose sur tout le monde, du gardien aux attaquants, a prévenu hier Jardim. C’est notre méthodolog­ie de travail : que chacun donne le meilleur pour récupérer le ballon ». Pour bien l’utiliser. Il faudra être ultraréali­ste pour que l’incroyable se produise ce soir. Et pourquoi pas ?

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(Photo JFO) Keita Baldé (ici lors du match aller) devra faire oublier le forfait de Falcao.

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