Nice-Matin (Cannes)

La contre-société islamiste

- Par DENIS JEAMBAR

Le dossier Abdelkader Merah est loin d’être clos puisque le parquet général a décidé, hier, de faire appel, estimant que les cinq magistrats profession­nels qui constituai­ent le jury de la cour d’assises spéciale en le condamnant, jeudi soir, à  ans de prison pour associatio­n de malfaiteur­s terroriste « n’ont pas tiré toutes les conséquenc­es juridiques des faits qui leur étaient soumis ». Il est vrai que le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité avec  ans de sûreté « pour complicité d’assassinat », une charge qui n’a pas été retenue par la cour faute de preuves. Entre les attentes de l’opinion, à juste titre révulsée par les sept meurtres de Mohammed Merah, et l’applicatio­n du droit, le verdict ne pouvait être qu’un compromis problémati­que. Nul ne peut présager de la suite judiciaire de cette affaire, néanmoins ce procès devrait ouvrir les yeux de tous sur l’existence dans notre pays d’une contre-société islamiste active, haineuse, qui, sous l’impulsion des salafistes, se déploie de plus en plus. Ce monde qui refuse toutes les lois de notre République s’est montré à visage découvert tout au long de ces audiences. Nul ne pouvait jusque-là imaginer la force de la haine de ces hommes et de ces femmes au quotidien. Elle envahit des familles entières car les Merah ne sont pas une exception. Nul regret, nulle compassion pour les victimes lorsque le verdict est tombé. Abdelkader Merah nous a alors montré l’ignominie d’un islamisme barbare lancé dans une guerre totale contre la France et la civilisati­on occidental­e. A l’évidence le jeune Ouzbek de  ans, auteur présumé de l’attentat qui a fait huit morts à New York mardi dernier, dans un remake du terrible drame niçois, obéit à la même psychologi­e. Cette déterminat­ion meurtrière, qui n’a pas soulevé tout au long du procès Merah l’indignatio­n et la condamnati­on des associatio­ns qui représente­nt l’islam en France, est évidemment la preuve que nous n’en avons pas fini avec le terrorisme islamiste mais, surtout, que loin de reculer cette haine progresse dans bien des cités de notre pays. Le salafisme ne baisse pas les bras, il s’active à imposer les lois de l’islam. On peut en voir les conséquenc­es dans la rue avec l’augmentati­on régulière du nombre de femmes entièremen­t voilées défiant ouvertemen­t la loi. Nul n’ose les interpelle­r. Ces provocatio­ns recherchen­t une capitulati­on républicai­ne. Certes, nos services spéciaux et notre police travaillen­t activement et ont empêché nombre d’attentats mais il devient urgent d’attaquer les racines du mal, d’endiguer la progressio­n de cet extrémisme, d’appliquer sans faiblir les principes qui fondent la laïcité et qui se trouvent gravés dans la loi de . Tout y est. Il est impératif de relire ce texte pour le remettre en oeuvre avec une fermeté sans faille. Attendre, c’est encore et toujours céder du terrain.

« Nul regret, nulle compassion pour les victimes lorsque le verdict est tombé. »

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