Madrid demande à la Belgique de lui livrer Carles Puigdemont
La justice belge « va étudier » le mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne à l’encontre du président catalan destitué Carles Puigdemont, a indiqué, hier, un porte-parole du parquet fédéral belge, confirmant la réception du mandat. « On va l’étudier, puis il sera donné à un juge d’instruction », a expliqué Eric Van der Sijpt. Une juge espagnole a lancé le mandat, hier soir, contre M. Puigdemont et quatre de ses « ministres » qui se trouvent en Belgique. Cela intervient une semaine après la proclamation unilatérale d’une « République de Catalogne », aussitôt suivie d’une mise sous tutelle de la région par Madrid. Avec treize membres de son exécutif et six membres du bureau du parlement régional, Carles Puigdemont était appelé à comparaître, jeudi, devant une juge d’instruction à Madrid, mais il est resté à Bruxelles où il se trouve depuis le début de semaine avec apparemment quatre de ses « ministres » pour, dit-il, alerter l’Europe sur «larépression » en Catalogne. En revanche, le vice-président Oriol Junqueras et sept autres membres du gouvernement destitué ont comparu et ont été inculpés de sédition et de rébellion puis écroués à l’issue de leur audition.
Routes bloquées en Catalogne
Leur incarcération a été unanimement condamnée par les indépendantistes, qui font valoir le caractère « pacifique » de leur mobilisation depuis des années et du référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre. Jeudi soir, 20 000 personnes selon la police municipale se sont rassemblées devant le Parlement catalan à Barcelone pour exiger « la libération des prisonniers politiques ». Et hier, des manifestants ont bloqué des routes en Catalogne et occupé des voies dans une gare de Barcelone, provoquant des retards de trains, tandis que des étudiants bloquaient brièvement une artère de la métropole catalane.