Le trépied de ville : médecin, pharmacien, infirmier
« L’équilibre des soins de ville repose en général sur le médecin, le pharmacien et l’infirmier. Nous formons un trépied pour le patient revenu à son domicile ; il est important que l’équipe soit identifiée pour qu’il y ait une véritable continuité des soins, constate le Dr Jean-Philippe Arnau, président de MG. Pour une bonne prise en charge dans la globalité, Il y a aussi des choses à améliorer ; par exemple, nous recevons rarement les courriers le jour de la sortie d’hôpital de nos patients. » Brigitte Lecointre, présidente du Conseil départemental de l’Ordre des infirmiers , fait le même constat. « Le travail collaboratif et la synergie entre les différents professionnels sont devenus indispensables », insiste-t-elle. Le développement de l’ambulatoire impliquerait par ailleurs, selon Brigitte Lecointre, « un élargissement des compétences, notamment de celles des infirmiers. Et donc forcément par une reconnaissance de certaines de leurs compétences. » Michel Siffre, président de l’URPS pharmaciens Paca, acquiesce. « Chacun d’entre nous a une mission. Ensemble, nous participons à la gestion du stress du patient ; il a besoin de se sentir entouré, soutenu et rassuré. Les pharmaciens vont ainsi régulièrement livrer les médicaments à domicile. Même si cela ne fait pas partie de nos obligations, nous le faisons pour que le patient puisse disposer tout de suite, dès son retour au domicile, des traitements dont il a besoin. » Le représentant des pharmaciens d’officine regrette que sa profession doive « faire face à des obstacles liés à l’organisation. Par exemple, certains médicaments sont seulement délivrés à l’hôpital. Or les malades ne peuvent pas toujours les récupérer le soir ou le week-end. Et comment faire lorsqu’on ne parvient pas à joindre le médecin ou le chirurgien ? Il ne faut pas se leurrer, infirmiers et pharmaciens sont amenés à faire des choses qu’ils ne devraient pas faire, uniquement parce qu’ils ont en tête l’intérêt du patient. »
Sécurité avant tout Que se passe-t-il en cas de souci au retour au domicile? Le Pr Philippe Paquis, chef du pôle neuroscience et rhumatologie, répond qu’« il y a toujours un lit prévu en cas de réhospitalisation ». Quoi qu’il en soit, « on appelle systématiquement le patient le lendemain de l’opération, pour faire le point et vérifier que les choses se passent comme prévu. » Michel Salvadori, directeur de l’Institut Arnault-Tzanck, explique que dans son établissement, même « s’il n’y a pas toujours un lit disponible, il y a toujours une solution ! » Mais lui aussi insiste sur la nécessité « d’une organisation bien huilée entre l’hôpital et la ville afin que les choses s’articulent au mieux. » « Pour bien prendre ce virage de l’ambulatoire, il faut repenser le soin du patient, l’analyser dans sa globalité, complète Géraldine Guillon-Noblet, directrice adjointe du CH Cannes. Des protocoles stricts ont été adoptés pour sécuriser la partie technique de l’acte médical. »