Nice-Matin (Cannes)

Beaucoup sur les enfants » C’est dit Ce qu’ils en pensent «Être acteur c’est génial, passionnan­t»

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« Si je devais écrire un livre, j’écrirai d’une manière parlée, c’est certain. C’est un peu comme mes dessins : j’ai des carnets entiers faits de dessins. On pourrait me dire que ce serait bien d’en faire une expo mais non : ils sont là dans ces carnets parce qu’ils vont me servir à poser des mots, à écrire des chansons. Ce ne sont pas des oeuvres d’art, ils n’ont pas valeur à quitter la table et à être exposés sur un mur. C’est un peu comme le métier de comédien : je n’étais jamais allé au théâtre de ma vie et quand je suis allé à Paris j’ai eu la chance d’y aller. J’étais face à des acteurs mais je ne monterai pas sur une scène parce que justement aujourd’hui c’est ça qui est dramatique : ce n’est pas parce qu’on a un nom et un prénom qu’on a le droit de tout traverser. Ben non en fait. Quand je me permets de traverser effectivem­ent cette zone, d’aller jouer ailleurs... « Que ce soit pendant la tournée ou dans d’autres moments de ma vie, j’ai souvent tendance à aller au contact des enfants, aussi bien vers ceux qui ont parfois de la chance que vers ceux qui en ont un peu moins, c’est comme ça que je fonctionne. C’est souvent dans ces zones-là, dans ce contact avec la nouvelle génération, parfois heureuse et parfois plongée dans une période de tristesse et de souffrance, que j’arrive à puiser un sens à ma génération. C’est-à-dire : qu’est-ce que je vaux, qu’est-ce que je fais sur cette planète, moi vivant, en bonne santé, qui ait la chance de m’exprimer, en quoi je suis utile ? Et souvent ce sont les petits qui me donnent la réponse. Hier par exemple la soeur de Rayan [N.D.L.R. : un jeune fan de  ans de Julien Doré] m’envoie un tweet parce qu’il veut me rencontrer et il pense que c’est impossible. J’ai accepté qu’il vienne « Je suis très contente d’être venue car Julien est vraiment quelqu’un de très gentil, généreux. « Je tiens d’ailleurs à remercier Nice-matin pour cette rencontre avec lui car c’était un très très bon moment. » d’abord je demande cent quarante fois à la personne qui me le propose si elle est sûre parce que moi non. Et je lui dis : prends quelqu’un d’autre, quelqu’un qui s’en fout de passer de la télévision, au cinéma, à la danse,... ben pour l’écriture c’est la même chose : les mots que je choisis, je le mets dans mes chansons. Et comme je le dis souvent : ce ne sont que des chansons, ce n’est pas de la poésie ou de la littératur­e. » aujourd’hui : parfois les choses sont compliquée­s mais ce n’est jamais impossible. Il m’a offert un dessin et il m’a expliqué qu’il y a la mer et la forêt, cela a, pour moi, plus de sens sur la place que j’ai aujourd’hui. Que n’importe quelle tentative d’analyse rationnell­e de notre époque comme on peut la lire parfois dans les journaux ou le voir à la télévision. «Les enfants m’appellent toujours JulienDoré, en un mot. C’est magique [enfin il sourit], c’est toujours comme un seul et même nom, c’est jamais Julien. Souvent ils racontent des trucs de leur vie, de leur famille, c’est marrant parce que je n’ai pas de frères et soeurs, j’ai pas encore d’enfants mais je sais que ça passe bien avec eux. J’espère qu’ils sentent l’urgence qui pèse sur eux et la place qu’ils vont devoir avoir. Je compte beaucoup sur les enfants pour rattraper nos propres conneries. » « C’est quelqu’un de super accessible, de très gentil, de vrai. Il y a eu un véritable échange et je tiens à remercier Nice-Matin d’avoir organisé cette rencontre qui était vraiment géniale. La proximité nous a permis, à l’inverse d’un concert, d’avoir un véritable échange. »

« Dans la vie, je suis totalement ■ caleçon. Le slip a pour moi quelque chose de drôle, le mot est drôle. Dans un clip, à un moment, on voit mon slip et je trouve ça drôle, c’est joyeux le slip. »

« Je passe mes vacances ■ avec mes musiciens, c’est ma famille. C’est protecteur. »

« Ecrire à quatre mains un ■ jour ? Oui c’est possible. Mais ceux avec qui je voudrais sont tous décédés, ça va être galère. Mais si, dans la nouvelle génération il y a des jeunes auteurs-compositeu­rs qui écrivent avec des mots qui me parlent. Mais quand je les rencontre je me dis qu’ils me détestent et en fait non. Si ça doit se faire un jour, ça se fera. » « Ça été une rencontre exceptionn­elle, magique. Je trouve que c’est super agréable de rencontrer un artiste en face à face, de le voir hors des projecteur­s. On a vu que c’est un garçon qui a gardé toutes ses valeurs, la tête haute et c’était super de le voir ainsi. » « Avoir un réalisateu­r, une équipe de cinéma c’est déstabilis­ant mais c’est bien aussi car comme j’ai toujours tendance à vouloir créé avec ma « famille » [N.D.L.R. : ses musiciens, ses amis], c’est-àdire qu’on décide tout ensemble, alors quand on goûte a des vêtements qui ne sont pas les nôtres, à un texte ou à un déplacemen­t qui n’est pas le nôtre,... forcément c’est génial car, pour le coup, c’est un abandon total. « C’est aussi stressant quand on a l’habitude tout le reste de l’année de décider de ce que l’on va faire, mais ça fait du bien. « Je n’ai pas tendance à perdre mon humilité mais cela vous ramène aussi à ce que vous êtes capable de faire ou pas. La scène, je sais que c’est ma « Je l’ai trouvé très simple, très calme, posé comme il l’est toujours dans les interviews, très piquant aussi envers les journalist­es. Il n’a pas hésité à dire ce qu’il pensait sur les enfants notamment avec l’institutri­ce. Je l’ai donc trouvé fidèle à lui-même, c’était une bonne rencontre. » maison, que je peux être tout seul avec une guitare, je sais ce que je peux faire et, même sans instrument, je sais que je pourrais parler deux heures à raconter quelque chose et que cela se passe très bien. « Mais un tournage ce n’est pas la même chose. Et c’est là que tu comprends qu’être acteur c’est quelque chose. C’est passionnan­t. »

Dix pour cent : terrorisé par le tournage

« J’ai réussi à y goûter tout doucement avec la série Dix pour cent et c’était drôle parce que je me moquais de moi-même, de mes propres noms et prénoms. C’était peutêtre un peu moins déstabilis­ant mais j’avais peur, j’étais terrorisé bien évidemment.»

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