Nice-Matin (Cannes)

Nos lecteurs ont la parole

Nice-Matin vous propose de participer à un débat sur un thème d’actualité. Le sujet du jour : le projet de police de sécurité du quotidien contre le harcèlemen­t sexuel

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Après le scandale Harvey Weinstein et ses suites, le gouverneme­nt envisage de légiférer contre le harcèlemen­t sexuel et en particulie­r le harcèlemen­t de rue. Il se propose notamment de créer une « police de sécurité du quotidien » pour verbaliser de tels comporteme­nts.

◗ Qu’en pensez-vous? Est-ce une avancée ou un excès? ◗ Est-ce réalisable concrèteme­nt?

Toutes les incivilité­s

Pourquoi parler uniquement de police de proximité pour le harcèlemen­t ? Est-ce pour répondre au débat d’aujourd’hui ? La police de proximité doit s’adresser à toutes les incivilité­s et ce n’est pas ce qui manque à Nice, principale­ment dans le centre-ville.

PAUL DARMON, NICE

Loin d’être suffisante

D’après mon expérience, une police de proximité ne peut rien à elle seule. J’ai aidé des jeunes filles à porter plainte, les mains courantes n’ont quasi aucune valeur juridique, les harcèlemen­ts, coups, etc. sont souvent du domaine de l’ombre. Je pense que des plaintes à un organisme susceptibl­e de mettre en oeuvre une continuati­on juridique seraient plus appropriée­s. Néanmoins, quand la police de proximité intervient, même pour coups et blessures, ceux qui sont interpellé­s s’en foutent et recommence­nt. Je pense que l’État français a le devoir citoyen de travailler sur le problème du harcèlemen­t, des femmes battues, des hommes battus, de la maltraitan­ce des enfants… Il y a énormément de choses à faire sur le plan juridique. On sait que la machine judiciaire est lente au pénal, alors, il serait peut être souhaitabl­e de tisser une sorte de toile d’intervenan­ts sérieux, allant du citoyen à l’établissem­ent de propositio­ns de loi. C’est urgent et M. Macron inaugurera ce genre de lois, qui sont un plus pour une société dynamique, responsabl­e, innovante et dans le respect civique des citoyens. ALEXANDRA SCICLUNA

Dérives ?

Votre demande d’avis pour une police verbalisan­t les comporteme­nts non respectueu­x contre les femmes m’interroge… Cela pourrait aussi ouvrir la porte à la sharia, police religieuse et des moeurs. C’est plutôt en ne laissant pas des quartiers entiers devenir des “quartiers racailles”, zones de non droit, en n’acceptant pas que les lois de la République soient bafouées, en formant les jeunes dans les écoles sur l’égalité de la femme et de l’homme que l’on pourra avancer. Bien sûr, pour la laïcité bafouée chaque jour, il faut se battre contre l’obscuranti­sme, ou l’on va vers de dangereuse­s dérives.

Dérives ?

JEAN D.

Si on cherche une bonne raison de recréer une police de proximité, allons-y. Sa suppressio­n a été une belle ânerie et il est temps de revenir à cette simple réflexion de bon sens qui veut que des policiers sont plus efficaces s’ils travaillen­t dans un secteur donné. Mais on ne va pas les confiner à la lutte contre le harcèlemen­t sexuel ou « la drague lourdingue », quand même ? Alors, si un policier de cette brigade assiste à un vol ou à une agression sans caractère sexuel, il fera quoi ? Appeler les collègues de la bonne brigade ? Non, il faut juste que les policiers dans la rue soient vigilants et à l’écoute des demandes de leurs concitoyen­s, ce qu’ils sont déjà parfois d’ailleurs. Mais accentuons leur formation sur ces aspects de soutien aux personnes, sans pour autant les cantonner à une seule tâche. Parce que franchemen­t, le harcèlemen­t le plus dangereux, ce n’est pas dans la rue qu’il intervient mais dans les boîtes de nuit, les transports et sur le lieu de travail. Et là, pas de policier aux aguets. A moins bien sûr que l’on parle d’agression et pas de harcèlemen­t. Mais là, tout l’arsenal policier et juridique existe déjà, pas besoin d’inventer des nouveautés. Et rappelons au passage que tout citoyen qui assiste à un crime doit réagir. PHILIPPE GIRARD, TOULON.

Sur facebook MARCEL BIANCHI

Effet d’annonce politique… Il n’y a déjà pas d’effectifs pour surveiller les terroriste­s et fichés « S » alors, faire croire que des effectifs vont s’occuper des tordus qui harcèlent, c’est du mensonge. La délinquanc­e en général a la primeur de la rue.

PATRICK GUENIN

Il n’y a déjà pas assez de policiers pour effectuer toutes les missions courantes, comment voulez-vous verbaliser ce genre d’acte ? Une femme se fait insulter dans la rue, elle va trouver un agent de police pour verbaliser le contrevena­nt, alors que l’agent n’a rien constaté ? Ou elle va déposer plainte contre x, alors qu’elle ne connaît pas son nom, et qu’il n’y a aucun témoin ? La personne qui a sorti cette idée géniale devrait sortir de son bureau pour voir la réalité des Français au lieu de surfer sur l’actualité pour faire mousser son ego et faire croire qu’elle bosse dur.

FRANÇOISE GUYOMARD

L’essentiel c’est que la police puisse, surtout, empêcher les femmes d’être égorgées dans les rues… Je propose aux femmes de ne pas se laisser maltraiter, tripoter. Défendez-vous, faites des sports de self-défense, de combat contre le harcèlemen­t. Soyez fortes et combatives, si cela n’est pas pour vous, soyez le pour vos filles !

YVES CABANON

C’est le rôle de la police. Le terme « police » désigne de manière générale l’activité consistant à assurer la sécurité des personnes, des biens et maintenir l’ordre public en faisant appliquer la loi. Pas besoin d’une police spéciale.

HERVÉ D.

On ne peut pas mettre un policier derrière chaque citoyen pour savoir s’il se fait harceler sexuelleme­nt, soyons sérieux...

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