Quel avenir pour les petits cirques?
◗ Contestées par les collectifs anti-animaux dans les cirques, comme hier encore à Cannes, les petites structures familiales vivent-elles leurs dernières années ? ◗ Passages dans les caravanes et en bord de piste pour comprendre pourquoi même le gouvernem
Si quelques grands cirques (Pinder-Jean Richard, Bouglione, Arlette Gruss…) sont devenus incontournables dans le paysage avec leurs grandioses chapiteaux, le tableau est bien moins idyllique pour les quelque deux cents petits cirques familiaux qui tirent davantage le diable que le tigre par la queue… La profession étant englobée dans le vaste univers des « gens du spectacle », il est bien difficile d’avoir des statistiques précises sur le nombre de cirques qui jonglent sur le territoire. Chaque année, une poignée disparaît. Les causes sont multiples et s’additionnent. Raréfaction des terrains d’accueil, prise d’arrêtés des maires « contre les cirques avec animaux », pression des associations de défense des animaux, charges en hausse... Pris dans cet étau, les cirques familiaux voient leur nombre de représentations annuelles s’effriter. « Nous n’avons plus de perspective à six mois...», se désole un patron en bout de piste. Sur le point de devenir à leur tour une « espèce en voie de disparition », le gouvernement a chargé le préfet Gérard Lemaire d’un rapport de « préconisations relatif aux cirques » afin que Bozo et sa bande puissent rebondir. Dans ce contexte où l’atterrissage peut devenir délicat, la profession qui jusqu’ici tirait en ordre dispersé à travers une multitude de syndicats et fédérations, a décidé de s’unir en officialisant le 4 septembre un Collectif des cirques. Seule façon d’être un interlocuteur valable et de poids face aux institutions qui, pour l’heure, semblent lui tendre la main. Plutôt que de la livrer aux « lions ».