Nice-Matin (Cannes)

Ce qu’en pensent les enfants

-

assurer deux cents spectacles par an. « Il y aura toujours des cirques avec animaux. Et tant qu’il y aura des enfants, je ne me fais pas de soucis pour la pérennité de notre profession », poursuit-il. Les parkings glauques des zones commercial­es, le terrain

‘‘ à proximité de déchetteri­e « où ça pue »..., il a tout connu. Résultat de la pression foncière et de terrains de plus en plus rares pour s’installer. « Comme dans chaque métier nous rencontron­s des problèmes, mais chez nous le nombre de villes a tendance à augmenter chaque année. Et nous travaillon­s pas mal avec les comités d’entreprise », explique Radu Nepotu qui organise même des soirées gratuites au profit d’associatio­ns caritative­s. Mais que deviennent les cirques lorsqu’ils ferment leurs guichets et remballent leur piste aux ? « La période la plus porteuse va de septembre à mai. De mai à début juillet nous stoppons donc les représenta­tions. C’est davantage des vacances que du chômage technique. Les artistes rentrent au pays tandis qu’animaux et matériel demeurent dans la région de Nîmes », poursuit Eva : Je préfère le cirque avec les animaux car ils sont mignons et tout doux. Leurs acrobaties sont tellement belles à voir.

Johan, son frère aîné : Moi, c’est tout le contraire. Je n’aime pas voir les animaux en captivité. Ça me fait de la peine et je préfère les voir libres dans la nature. S’il y en avait eu lors de la représenta­tion, je ne serais pas venu. Ça me choque, c’est une question de principe. le Moldave qui pour sa part a trouvé son bonheur à Toulouse. Face aux détracteur­s de tous poils, la posture est claire. Conti-nu-er ! « Mes enfants sont des saltimbanq­ues. Ils se battront pour prendre la suite. Mon père est né dans une caravane. Il mourra dans une caravane ! », argue, bravache, le Muller en chef aux antipodes des cirques dits «contempora­ins». « La pression, les crédits, les employés, la vie de famille... À force d’être provoqués, j’ai peur qu’un jour ça finisse mal... Qu’un directeur de cirque pète les plombs ou sorte une arme... En plus, ils savent qu’on a le sang chaud !», conclut-il en citant l’exemple d’un confrère qui a craqué lors d’une altercatio­n en Corse. Le genre de spectacle dont chacun se passerait bien. La talentueus­e spécialité qui consiste à faire passer du rire aux larmes doit demeurer celle du clown sous chapiteau. Non pas la triste réalité d’un drame humain lié à une «cocottemin­ute» prête à exploser. « À la base je suis saisonnier dans l’est Var en provenance de Calais. L’expérience du voyage me tente alors j’ai dit oui à un cirque. Je ne suis pas trop regardant sur l’argent et j’aime ne jamais être au même endroit. J’ai été formé sur le tas. J’ai un lit dans une roulotte, j’aide au montage du chapiteau et j’occupe les animaux, donc je suis bien placé pour savoir qu’ils ne sont pas maltraités ! En plus je soutiens Greenpeace et le WWF. À l’origine je voulais être vétérinair­e, mais mon niveau d’étude ne m’a pas permis d’aller si loin, alors en travaillan­t pour un cirque, c’est un autre rêve de gosse qui se réalise !»

 ??  ?? La tradition a de plus en plus de mal à se perpétuer de génération en génération. Les enfants de la balle sont en piste dès le plus jeune âge.
La tradition a de plus en plus de mal à se perpétuer de génération en génération. Les enfants de la balle sont en piste dès le plus jeune âge.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France