Deux manifs anti-animaux dans les cirques à Cannes
Les collectifs avaient choisi la Piste aux étoiles, cirque de 60 animaux installé depuis une semaine à Coubertin, pour exprimer leur point de vue. Le directeur du cirque a répondu
L’entrée du parking Coubertin hier. Une cinquantaine de manifestants se sont organisés en haie de (dés)honneur afin d’accueillir les spectateurs de la Piste aux étoiles. À leur passage, ils brandissent des banderoles et actionnent leurs sifflets. Ils sont contre les cirques qui ont des animaux sauvages. Et celui-ci en a soixante. Alors ils essaient d’expliquer aux clients qu’il ne faut pas entrer. Mais la file d’attente aux guichets s’est malgré tout allongée. « Vous imaginez, vous, qu’on vous enferme dans une cage toute la journée. C’est pareil pour les animaux », dit l’une des manifestantes. Deux collectifs sont présents : ILA (Indignés pour la libération animale) des Alpes-Maritimes et VESA, son homologue dans le Var. Plus loin, bras croisés, le directeur du cirque Roger Falck garde son calme : «On nous a appris à ne pas réagir à ce genre de manifestations qui ont lieu très fréquemment… » commente-t-il. Trois heures plus tôt déjà, il avait été confronté à un autre collectif manifestant. One Voice réclamait la libération de Maya, une éléphante de 45 ans qu’il trouvait « épuisée et malade », dixit la responsable du groupe et créatrice du mouvement, Muriel Arnal.
Plainte contre One Voice
« J’ai été étonné de les voir car ils ne s’étaient pas déclarés. Je pense d’ailleurs porter plainte contre eux… », a réagi le directeur du cirque. Il a invité chacun à entrer dans la ménagerie afin de juger de l’état des animaux. Les invitations ont été déclinées par les collectifs en conflit philosophique. Nice-Matin est entré pour visiter les lieux. Pour prendre des nouvelles de Maya, d’abord. « One Voice a été débouté au tribunal. Elle avait basé son expertise sur des rushs vidéos envoyés à un expert en Inde… Mais pour juger de l’état de l’éléphante, il faut venir sur site. C’est ce qu’ont fait les vétérinaires experts qui ont décrété que Maya était en forme », a-t-il expliqué en s’approchant de l’animal. « Maya, c’est mon père qui l’a nourrie au biberon et c’est elle qui m’a élevé et appris le respect des animaux justement… » Nice-Matin en a profité, ensuite, pour découvrir la ménagerie. On y a trouvé des animaux paisibles et joueurs, soignés et pour certains en famille puisque des bébés sont nés (zèbre, chèvres, tigres). Les visiteurs de la ménagerie étaient nombreux. « Le week-end dernier on a eu 2 000 visiteurs et 2 500 spectateurs aussi. » Parmi ceux d’hier matin, une famille venue faire découvrir les animaux à Kenza (2 ans et demi) : « Je suis désolé, mais tout le monde n’a pas l’occasion de partir en safari. Les cirques et les zoos sont la seule occasion d’approcher des animaux sauvages. Je n’ai pas l’impression que ceux de la Piste aux étoiles soient maltraités… », a réagi le papa. Question de point de vue donc, de philosophie aussi…