HORS LES MURS La porte d’Aix, l’arc de triomphe marseillais, inauguré en Ça vient de paraître
En 1839, trois ans après l’Arc de Triomphe de Paris, les Marseillais découvraient le leur : il s’appelait la « Porte d’Aix ». Ils étaient fiers de ce monument majestueux dressé au nord de leur ville, haut de 18 mètres, avec ses basreliefs guerriers, son arche à caissons, ses statues allégoriques de 2,50 mètres fièrement juchées au sommet de huit colonnes romaines. Le lieu aurait pu devenir, par la suite, une vraie place de l’Étoile. Mais il n’en fut rien. Avec les années, l’endroit est tombé en déshérence, situé entre la gare Saint-Charles et l’arrivée de l’autoroute. Il a fallu attendre les travaux de réhabilitation, en 2011, pour qu’il retrouve quelque dignité. Le premier projet de construction remontait à 1784. Il s’agissait alors de meubler un vaste espace vide qui se trouvait au nord de la ville. Cet espace s’appelait « Place Royale », en souvenir de la brèche, faite en 1660 à cet endroit dans les remparts, pour faire entrer solennellement Louis XIV dans la ville. Il n’était plus question, à ce moment, d’honorer l’ancien roi Louis XIV, mais d’édifier un arc de triomphe en l’honneur du roi actuel, Louis XVI, afin de glorifier son rôle dans la fin de la guerre d’indépendance des États-Unis en 1783.
La première pierre posée en
La Révolution enterra le projet... En même temps que le roi. Le projet fut repris en 1823, à l’initiative du marquis de Montgrand, maire de Marseille. Mais la dédicace, depuis, avait changé : elle n’était plus Le Beausset : en hommage aux poilus pour Louis XVI mais... pour le fils aîné du nouveau roi de France Charles X, prénommé Louis, portant le titre de duc d’Angoulême, qui s’était illustré dans sa lutte contre les révolutionnaires en Espagne. Cela avait permis de rétablir la royauté à Madrid. La première pierre est posée le 4 novembre 1825. L’auteur du monument est l’architecte officiel de la ville de Marseille, Michel Penchaud, à qui l’on doit également le palais de justice de Draguignan. Il s’est inspiré Nice : Marc Chagall, un monde en apesanteur du célèbre Arc de Titus à Rome. Deux sculpteurs renommés ont été désignés pour orner le monument : David d’Angers, auteur entre autres du fronton du Panthéon à Paris, et Étienne Ramey, auteur du Minautore du Jardin des Tuileries, également à Paris. Comme les travaux ont traîné, que le temps est passé, et que le monument est inachevé en 1830, au moment où le roi Charles X abdique, il n’est plus question de célébrer les victoires espagnoles de son fils. On demande donc aux sculpteurs de créer des basreliefs portant sur les victoires napoléoniennes d’Austerlitz, Marengo, Fleurus et Héliopolis. Là, on est dans l’incontestable ! En plus, huit statues allégoriques seront dressées au haut du monument, représentant le Dévouement, la Résignation, la Valeur, la Prudence, la Force, la Tempérance, la Vigilance et la Clémence. L’arc de triomphe est inauguré le 1er mai 1837, quatorze ans après la pose de sa première pierre, au jour de la fête du nouveau roi de France, Louis-Philippe. L’événement est considérable. On illumine la ville, on tire un feu d’artifice. Marseille a son Arc de Triomphe. Mais le temps fait son oeuvre. La qualité Atlas des noms de famille Historienne, journaliste et généalogiste, Marie-Odile Mergnac est aussi et surtout spécialiste des noms de famille, de la généalogie et de la vie quotidienne autrefois. Dans son dernier ouvrage, Atlas des noms de famille, elle s’est penchée sur ce qui nous rattache à une histoire familiale, à des origines souvent fantasmées et même à des récits parfois imaginaires.
Les Français ont-ils toujours porté un nom de famille? Et non, bien que la plupart des patronymes viennent du XIIe ou XIIIe siècle, ils sont restés aléatoires et non obligatoires jusqu’en . Jusqu’à ce que François Ier impose la rédaction de registres paroissiaux pour notifier les enfants baptisés. Ce passage à l’écrit contribue à figer les noms qui sont alors dits « nom de baptême ». C’est la Révolution qui, en créant l’état-civil le septembre , va réellement légiférer sur les noms, qui deviennent alors « noms de famille ». Mais il est encore permis de changer de nom comme et quand on veut, ce qui occasionne un vrai désordre dans les registres. Aussi, en août , une loi interdit tout changement après inscription en mairie. Le nom de famille devient obligatoire et héréditaire.
D’où viennent les noms de famille? Près de % viennent d’un prénom, principalement celui du père. Par exemple, Jean Martin signifie Jean, le fils de Martin. Un autre % mentionne un lieu d’habitation ou d’origine, tels Lallemand, Lenormand, Beauvois… Ou un signe distinctif du lieu d’habitation, comme Portail ou Dupont. Le nom de famille peut aussi évoquer le lien de parenté, par exemple Lainé (l’aîné) ou encore Neveu. Cela peut aussi être une caractéristique physique ou morale, comme les Petit, Gros ou Sage qui constituent , % des patronymes. Pour , %, ils rappellent un métier (tisserand, boulanger), quelquefois de la pierre est mauvaise. Les grandes statues se dégradent. Elles perdent même leurs têtes en 1937. Par mesure de sécurité, on les abat. Comme la fille de David d’Angers avait eu la prudence d’effectuer des moulages des statues de son père, celles-ci ont pu être reconstituées sur la façade nord. Et c’est ainsi qu’on peut toujours voir, au sommet de la Porte d’Aix, les effigies du Dévouement, la main sur le coeur, de la Prudence, caressant le fil de son épée, de la Résignation, contemplant son glaive brisé, et de la Force caressant la crinière du lion vaincu. Pour les apercevoir, il faut simplement prendre le temps de s’arrêter sur le pas de la Porte d’Aix. déformé, comme Ruquier qui vient de Rucher. Pour les % restants, ils sont fruits d’erreurs d’orthographe, de traductions déformées ou de noms donnés à des enfants trouvés, mais aussi inventés individuellement au fil des siècles.
Quels sont les noms les plus portés en France? La France détient le record du monde du nombre de noms de famille différents, sans doute plus d’un million et demi. Dans le top dix des noms qui viennent du Moyen Âge, on trouve, en ordre décroissant : Martin, Bernard, Thomas, Petit, Robert, Richard, Durand, Dubois, Moreau, Laurent. Même ces prénoms avaient un sens imagé à cette époque. Certains viennent de termes germaniques, par exemple Bernard signifiait « ours fort », Robert « gloire illustre », ou encore Richard « fort et puissant ». Il faut cependant préciser que certains patronymes sont plus récents. Les noms corses n’ont été créés que vers le XVIe siècle, ceux des familles juives fixés par décret en , et ceux des affranchis lors de l’abolition de l’esclavage en .
Les noms de famille peuvent-ils disparaître? Bien sûr, certains noms se sont déjà éteints ou vont prochainement disparaître. Sur les patronymes répertoriés en , n’ont pas vu de naissance depuis . Ils vont donc s’éteindre. Notamment les noms rares, car huit noms sur dix sont portés par moins de personnes. Mais si certains disparaissent, depuis , par les flux migratoires, de nouveaux patronymes apparaissent en France.