Nice-Matin (Cannes)

L’AS Monaco a répondu à Paris

Facile vainqueur de Guingamp (6-0), l’ASM se présente en seul rival du PSG pour le titre

- MATHIEU FAURE

Malin, Andrea Raggi estimait que l’AS Monaco visait la deuxième place en Ligue 1 cette saison. Après la gifle distribuée à Guingamp, hier au Louis-II (60), le club de la Principaut­é affiche 28 points en 12 journées et ne pointe qu’à quatre points du PSG, prochain visiteur du Rocher le 26 novembre prochain. Les chiffres sont incroyable­s puisqu’en signant sa troisième victoire de rang en championna­t, Monaco affiche un meilleur bilan comptable que l’an dernier à pareille époque (28 points contre 26). Cela vous place aussi le braquet actuel du PSG. Et pourtant, Monaco envoie du développem­ent à chaque coup de pédale. Impression­nant vainqueur à Angers dans l’après-midi (5-0), le PSG pensait avoir repoussé Monaco à sept longueurs. La réponse du champion de France a, elle aussi, fait du bruit. Trois jours après la folie de Besiktas, l’escouade de Jardim a parfaiteme­nt su faire la transition, bouclant une première période de rêve : 4-0. Audelà de l’abyssal écart au score, Monaco a mis ce qu’il fallait pour s’amuser de Bretons apathiques. L’ASM a parfaiteme­nt su utiliser la largeur, les couloirs, les dédoubleme­nts, les jeux en triangle à une touche de balle. Tout le premier but est résumé dans cette philosophi­e. Cinq joueurs impliqués dans sa réalisatio­n (Glik, Lopes, Tielemans, Touré, Carrillo), soit la moitié des joueurs de champ. C’est simple, net, propre, efficace. Petit à petit, les recrues commencent à porter cette équipe. Keita enfile les buts, Rony Lopes fait oublier un autre petit gaucher portugais et Tielemans démontre enfin qu’il a du talent à la pelle. Par sa qualité de passe, le Belge donne constammen­t un temps d’avance au collectif. Et quand vous avez Fabinho pour veiller qu’il ne lui arrive rien, tout roule. Tout ? Non, car Jardim est un pragmatiqu­e, il insiste sur des détails, comme ses demandes incessante­s et répété à Jorge afin que le Brésilien prenne son couloir. Il a fallu aussi le verbe de Raggi pour rappeler à Keita - en italien - que Fabinho est le prédisposé au penalty. Des broutilles mais ce sont dans les détails que les grandes équipes avancent.

Monaco - PSG, le  novembre…

Etriller un adversaire après une telle sortie européenne n’est pas donné à tout le monde. Mais comme face à Caen, il y a deux semaines, on va pondérer nos superlatif­s car le triomphe s’apprécie dans l’adversité. On va éviter de tirer sur l’ambulance mais Guingamp est sans doute l’équipe la plus faible à s’être présentée au Louis-II depuis un long moment. Mais, à l’inverse, on ne va pas reprocher à l’ASM de faire sérieuseme­nt son travail et de rendre ses visiteurs du soir inoffensif­s. Un championna­t, long et dense comme la Ligue 1, se gagne aussi contre Caen, Strasbourg, Guingamp. Hier, et comme à une belle époque pas si lointaine, Monaco a su se rendre un match facile très rapidement. D’aucuns pensaient la Ligue 1 couru d’avance avec ce PSG renforcé de Neymar et Mbappé. Mais Monaco n’est qu’à quatre points et s’apprête à recevoir le PSG lors de son prochain match à domicile, le 26 novembre prochain, dans un choc qui fait déjà saliver. Quelque part, se dessine un « mano-a-mano » intense entre les deux représenta­nts français en Ligue des champions qui pourrait s’étirer sur les 38 journées de championna­t et rendre celui-ci excitant comme jamais. Car ce matin, s’il y a bien une équipe capable de suivre le rythme des Parisiens et de les battre dans une confrontat­ion directe, c’est cette AS Monaco-là. La même équipe que l’on pensait en crise après sa défaite à Lyon (2-3), le 13 octobre dernier. Décidément, ce sport est surprenant…

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? Auteur d’un doublé, Guido Carrillo a parfaiteme­nt assuré la relève en attaque, hier soir, contre Guingamp.
(Photo Cyril Dodergny) Auteur d’un doublé, Guido Carrillo a parfaiteme­nt assuré la relève en attaque, hier soir, contre Guingamp.

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