L’heure des troubles fêtes ?
Yuki Kawauchi est une attraction. L’homme vers qui les regards se tournent et se télescopent. Le Japonais peut devenir aujourd’hui le premier athlète non africain à remporter le Marathon des Alpes-Maritimes. Du haut de ses 30 ans, le natif de Tokyo est une légende au pays du Soleil-Levant. Depuis 2011, ce forçat de la route a parcouru la planète pour achever 70 marathons sous les 2h20’ dont 10 sous les 2h10’.
Kawauchi : « Battre les Africains »
Hier, les athlètes kenyans ont profité d’une conférence de presse de présentation du plateau élites pour faire quelques photos du Nippon. Une marque de respect et de crainte. Parce que Kawauchi n’a rien d’un rigolo. Il détient le deuxième temps des engagés et pointe ce matin dans l’ombre du Kenyan Alfred Kering (2h07’10) avec ses 2h08’14’’ réalisées en 2013 à Séoul. Un état des lieux d’autant plus surprenant que le 9e des derniers Mondiaux de Londres sur marathon s’entraîne sur ses temps libres. Fonctionnaire au sein de la préfecture de Saitama, il ne bénéficie pas des conditions d’entraînement réservées aux professionnels. Ce quotidien ne l’empêche pas d’être ambitieux sur la Côte d’Azur où il vise un chrono de 2h09’-2h10’. Hier, près de la place Masséna, quelques heures avant de balader ses 62 kg sur le bord de mer, il a expliqué pourquoi il a choisi Nice pour sa première course en France. « C’est une belle destination de vacances, très célèbre au Japon. Et puis j’ai été profondément touché par les choses terribles qui se sont produites ici. Je viens pour dire qu’il faut continuer à courir malgré le terrorisme et tout ce qu’il se passe dans le monde. » Côté concurrence, le fan de mangas va surveiller Daniel Yator (record en 2h13’13’’) comme le lait sur le feu. « Je veux battre les Africains et prouver que je peux courir encore plus vite. Yator est très rapide. J’ai pu m’en apercevoir à Stockholm en juin. » En Suède, le Kenyan (4e) avait pris le meilleur sur le Japonais (6e) pour 51’’. Sur la Croisette, Kawauchi fera peut-être la différence grâce à la météo. « J’aime courir sous la pluie. Mon corps est plus froid, je me sens mieux », pose le Tokyoïte.
Camboulives défie l’Ethiopie Chez les féminines, le match se résumera en un France Ethiopie. Pour l’Hexagone, les espoirs de victoire reposent sur Aline Camboulives. La Valentinoise pèse 2h36’44 depuis 2010 et le Marathon de Paris. A 44 ans, la triple championne de France (2011, 2012 à Nice et 2015) aura fort à faire. La doublette venue des hauts plateaux Tigist (2h34’37’’) et Meseret (2h35’08’) n’est pas prête à lâcher un bien que l’Afrique n’a plus abandonné depuis 2008.