Rencontre avec le directeur de Pôle Emploi
Interview A la veille du Salon de l’emploi de Mandelieu, le directeur de Pôle emploi Cannes-Mandelieu fait le point sur les secteurs qui embauchent et les problématiques
Nous avions profité de l’opération « 48 h pour l’emploi » (lire encadré ci-dessous) pour faire plus ample connaissance avec le jeune directeur de l’antenne Cannes-Mandelieu de Pôle Emploi. Au coeur de la zone industrielle des Tourrades, à Mandelieu-La Napoule, au premier étage de l’ancien Palace center, JeanClaude Morisseau, la quarantaine, manage depuis novembre 2016 une équipe de 80 collaborateurs, dont dix personnes en charge de l’encadrement. Une véritable « petite
‘‘ entreprise»
qui lutte contre les effets de la crise. Premier constat: on n’y ménage visiblement pas ses efforts pour assurer aux 17 280 inscrits un retour à l’emploi le plus pérenne possible. Indemnisations, accompagnements, aide à la formation pour les demandeurs ; présentation de tout le panel de services dédiés aux entreprises qui recrutent ou encore organisation de salon et forum de l’emploi… Dans le bassin cannois, Pôle Emploi et ses partenaires – l’agglomération Cannes Pays de Lérins, le PLIE et la Mission locale – mènent un combat sur tous les fronts avec de nouveaux outils numériques qui profitent à tous en terme de réactivité et de simplification des démarches. Rencontre.
Quel a été votre parcours professionnel personnel avant votre prise de direction du Pôle emploi de Cannes-Mandelieu ? Je suis, pour ainsi dire, un « ex » de l’assurance chômage. J’ai commencé à diriger des agences Pôle emploi à Nice Nord, juste avant la fusion Assedic-ANPE. Je suis ensuite allé sur le site de Villeneuve-Loubet, puis Fréjus, Cagnes-Villeneuve lors de la création de Pôle emploi. Ensuite, j’ai pris la direction d’Antibes-Vallauris avant mon arrivée sur Cannes, fin .
Votre mission ?
Être à la fois au plus proche des demandeurs d’emploi et des entreprises.
Comment motiver ses troupes quand le chantier est aussi vaste?
Comme je le dis à toutes les personnes que je peux recruter, la priorité est de ne surtout jamais oublier pour qui et pour quoi on travaille. Ensuite, pour reprendre une expression de notre directeur général, « il faut faire toujours plus pour ceux qui, en ont le plus besoin ». Après, on fait ça par passion.
Y a-t-il une différence notable sur la situation à Cannes par rapport au reste du département ?
Non, il n’y a pas de spécificité propre au bassin cannois. On reste dans le tissu Côte d’Azur, avec une offre la plus forte sur l’hôtellerie, la restauration, le service à la personne et aux entreprises. Puis, bien évidemment aussi, le commerce. Ensuite, il y a des entreprises incontournables comme Thales Alenia Space, même si les demandeurs d’emploi les sollicitent directement, spontanément, par rapport à la particularité de l’activité, la technologie de pointe. On a régulièrement la chance de voir ce grand groupe travailler avec nous sur des manifestations pour mieux le faire connaître.
Votre point de vue sur la place, grandissante, de l’intérim sur le marché de l’emploi ?
L’intérim est un secteur nouveau. Les entreprises d’intérimaires font aussi partie de nos partenaires. Avec l’accentuation de la précarité au niveau des contrats de travail, l’intérim devient finalement un moyen comme un autre pour retrouver une activité, pour amorcer une transition professionnelle et découvrir d’autres secteurs. Et il arrive aussi parfois que certaines personnes préfèrent car elles trouvent leur compte en travaillant en intérim.
Quels sont les problèmes liés à la mobilité ?
Il ne faut pas confondre mobilité professionnelle et mobilité géographique. Dans les emplois de service à la personne ou la restauration, il y a la question des horaires décalés à ne pas négliger, parce que si vous n’êtes pas véhiculés, vous avez déjà un frein sinon un handicap pour accéder à un poste de ce type.
Les seniors sans emploi sur le bassin cannois : un vrai casse-tête ?
En effet. Les autres tranches d’âges sont évidemment aussi prises en charge par nos services, mais il y a un gros travail à faire sur les demandeurs de plus de ans. Car ils sont les plus confrontés au chômage dit de longue durée. Cela est aussi dû au recul de l’âge du départ à la retraite. Les carrières sont de plus en plus longues. Et on est aujourd’hui confronté à des demandeurs de ans et plus en grand nombre ; une problématique que nous ne connaissions pas il y a quelques années. Les entreprises et nousmême devons encore nous adapter à cette situation.
Quelles évolutions positives liées au numérique ?
Aujourd’hui, un demandeur d’emploi peut déposer son CV avec ses compétences sur le site pole-emploi.fr et être directement contacté par une entreprise qui a consulté son profil. On a essayé de simplifier au maximum les démarches. L’époque où le demandeur venait pointer toutes les semaines est révolue. L’indemnisation se fait par Internet, les justificatifs d’activité peuvent être scannés et reçus immédiatement…
Cela permet de traiter les demandes le plus rapidement possible. Sur la partie recherche d’emploi, pour être le plus en phase avec l’entreprise, cela reste encore un gros challenge.
Les prochains grands rendez-vous ?
Le Salon de l’emploi de Mandelieu qui aura lieu le novembre. Soixante exposants, centres de formation et entreprises viendront proposer un vaste choix de postes, près de seront à pourvoir. Il y a aura par ailleurs des informations sur les métiers porteurs et les formations en lien. Cet événement préparera la Quinzaine de l’emploi qui aura lieu du au février à Cannes, avec la CACPL, le PLIE et la Mission locale.
D’autres projets ?
Un vaste chantier, celui du partenariat avec la communauté d’agglo sur le nautisme, sous la forme d’une convention. Ce secteur est porteur d’emplois. Nous avons aussi un partenariat avec la faculté des métiers ; nous cofinançons par exemple une formation « personnel de bord » pour travailler sur des yachts ou, à défaut, selon les périodes, dans l’hôtellerie de luxe.
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