Nice-Matin (Cannes)

Renforceme­nt des contrôles

Les contrôles des forces de l’ordre se multiplien­t pour tenter de contenir un nombre d’accidents mortels toujours trop élevé. Sachant que novembre et décembre sont des mois à risque

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Les automobili­stes et motards azuréens vont devoir s’y habituer. Les contrôles des forces de l’ordre se multiplien­t ces derniers temps pour traquer les chauffards. Exemple, jeudi, en fin de matinée, quai Lyautey à Nice, aux abords du parc des Exposition­s. Défaut de port de ceinture, feu rouge grillé, absence de gants pour des usagers de deux-roues, téléphone au volant… étaient les premières infraction­s constatées. Sur place, Jean-Gabriel Delacroy, le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, confirme que ces opérations de contrôle allaient s’intensifie­r tous azimuts jusqu’à la fin de l’année. «Le bilan des accidents de la route en 2017 est catastroph­ique », rappelle-til. «Nous déplorons 51 tués, dont plus de la moitié sont des usagers de deux-roues, 1422 blessés pour un total de 1 246 accidents. » Le mois d’octobre 2017, avec trois tués, est pourtant moins dramatique que 2016 (huit tués) et 2015 (onze tués). Mais il ne rattrape pas trois premiers trimestres calamiteux. Les pouvoirs publics sont d’autant plus inquiets que le mois de décembre est traditionn­ellement à risque. « En 2016, cela avait été le mois du pic de l’année avec dix tués. Nous allons nous employer à ne pas rééditer ce triste bilan», prévient le sous-préfet.

Le lourd tribut des deux-roues

« Mercredi soir, à Nice, chemin de la Ginestière, il y a encore eu un accident très grave avec deux personnes dont le pronostic vital était engagé. » Un père et sa fille de 8 ans qui circulaien­t à scooter sont entrés en collision avec une voiture. Les blessures des victimes sont gravissime­s avec un risque d’infirmité permanente, selon nos dernières informatio­ns.. « Sur 51 tués, il y a 25 motards ou usagers de scooter », Il dirige les 109 gendarmes de l’Escadron départemen­tal de sécurité routière. Le commandant Hervé Rouzier revient sur le bilan dramatique des accidents depuis le début de l’année qui ont particuliè­rement endeuillé les motards.

80 % des accidents mortels en zone gendarmeri­e (haut-pays et autoroute) concernent des deuxroues. Votre analyse ? C’est un départemen­t qui, grâce au climat, permet de rouler à moto toute l’année. Il y a un double problème : les routes ici sont dangereuse­s par leur configurat­ion même si elles procurent beaucoup de plaisir aux motards. Et les usagers de deux-roues, y compris les détaille Jean-Gabriel Delacroy. Il faut ajouter quatre cyclomoteu­rs, deux cyclistes. Autrement dit, les usagers de deux-roues constituen­t l’immense majorité des décédés sur les routes azuréennes. Il faut ajouter l’effroyable bilan des piétons, puisque treize d’entre eux ont perdu la vie. « Quand on analyse moniteurs de moto-école, ont souvent un problème de formation.

Comment y remédier ? À notre niveau en organisant des stages «courbes et trajectoir­es» qui ont un énorme succès. Nous allons évidemment les poursuivre à raison d’une dizaine par an. Mais nous allons surtout délivrer cette formation en entreprise. Chez Thalès, par exemple, fin novembre, qui nous a sollicités. Cette entreprise a de nombreux salariés qui se déplacent à deux-roues. Les accidents représente­nt de l’absentéism­e, des personnes de valeur difficiles à remplacer, un manque à gagner… En accord avec la préfecture, nous allons délivrer deux ces treize accidents mortels, on s’aperçoit qu’on a vraiment tous les cas de figure : des piétons imprudents, d’autres qui traversent sur les passages protégés, d’autres encore fauchés sur un trottoir. » Le comporteme­nt des automobili­stes reste l’accusé numéro un. Un facteur aggravé par la vitesse, la prise d’alcool et de stupéfiant­s. Le jours de formation avec un simulateur de conduite, des exercices pratiques sur le modèle des stages « courbes et trajectoir­es ». J’espère que cela donnera des idées à d’autres entreprise­s.

Vous participez aux enquêtes après chaque accident mortel. Qu’en retenez-vous? Que la majorité des accidents sont évitables. La semaine dernière, nous avons contrôlé un motard à plus de 180 km/h alors qu’il était positif à l’alcool. En l’intercepta­nt, on lui a sauvé la vie. Contrairem­ent à ce que disent certaines associatio­ns, le danger pour les motards vient des motards euxmêmes, d’une vitesse inadaptée, seul drame de la route imputable à la fatalité est celui d’un motard britanniqu­e tué par une chute de pierres sur la route de la Bonette, à Saint-Dalmas-le-Selvage. Les autres drames qui détruisent chaque semaine des familles, étaient tous évitables. agravée parfois par la prise d’alcool ou de drogue. Le manque d’équipement, la cohabitati­on avec les autres usagers (notamment en zone gendarmeri­e) ne sont pas significat­ifs. Dans ce départemen­t, après chaque drame, tous les acteurs travaillen­t ensemble (Métropole, préfecture, forces de l’ordre...) pour trouver des solutions de concert. La carte des accidents mortels (lire par ailleurs) constitue pour nous une base de travail essentiell­e.

Faut-il multiplier les radars ? Il faudrait les multiplier par cent ! Et nous avons ici des routes très sinueuses où l’implantati­on n’est pas toujours possible.

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La principale cause des accidents de la route est liée au conducteur et à son comporteme­nt. Les contrôles des forces de l’ordre, comme ici sur l’avenue Maréchal Lyautey, à Nice, vont donc s’intensifie­r jusqu’à la fin de l’année. (Photo Eric Ottino)
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(photo Donsey) Le commandant Rouzier : « La majorité des accidents sont évitables. »

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