Nice-Matin (Cannes)

Elle n’est pas

En battant Dijon sans la manière, l’OGC Nice s’est offert un peu de répit et mis fin à une série de six défaites de suite toutes compétitio­ns confondues

- RECUEILLI PAR V.M. VINCENT MENICHIN

C’est une victoire qui ne restera pas dans les mémoires - trop étriquée, trop poussive, trop ric-rac pour cela - mais elle permet au Gym de s’éviter des lendemains qui déchantent et une fracture avec ses supporters. Ce matin, l’OGC Nice a meilleure mine. Il est loin d’être guéri, toujours escorté d’une cascade de doutes, mais il a eu la force de survivre à une deuxième période atroce dans le contenu pour arracher trois points qui lui donnent de l’air et l’éloignent du basfond de la Ligue 1.

Balotelli, rouge sévère !

Avant la trêve, il le fallait, peu importe la manière, peu importe le système, afin de redonner confiance à un collectif qui en manque terribleme­nt et mettre un terme à cette série de six défaites de suite qui commençait à faire naître

Coach, elle fait du bien cette victoire… La première période a été plutôt correcte, au contraire de la seconde.

les premières rancoeurs en interne, ce qu’a bien évidemment démenti le président Jean-Pierre Rivère (voir page suivante). Bien qu’il ne soit toujours pas convaincu par la viabilité du 4-4-2, Lucien Favre a redonné une chance au duo Balotelli-Plea devant. Le premier a marqué sur Elle a été laborieuse, mais il faut savourer. On a beaucoup travaillé. Ce n’était pas facile face à cette équipe de Dijon qui avait battu Nantes, fait un bon match contre le Paris Saint-Germain. Oui, ça a été dur, mais ce n’est pas une surprise. Dijon a pressé, joué haut. On a perdu des ballons dos au but, mais on n’a pas concédé énormément d’occasions non plus. On doit ressortir les ballons plus rapidement, il y a encore beaucoup de travail. Mais la saison dernière, cela avait été compliqué contre Dijon aussi… En première mitemps, penalty - son sixième but en huit matchs de Ligue 1 , couru à intervalle­s irrégulier­s, joué plutôt juste et pris un rouge sévère pour un tacle à retardemen­t sur Yambéré. Comme contre Lorient la saison dernière, M. Thual s’est donc payé « Super Mario », à croire qu’il y a pris goût, ce qui ne on était plus solide, comme à Rome, où l’on a fait un bon match dans la possession. Il nous manque des choses pour être plus dangereux, pour mettre en danger nos adversaire­s.

Pensez-vous que le carton rouge de Mario Balotelli est sévère ?

C’est dommage. Je ne veux pas critiquer l’arbitrage, mais ça paraît un peu dur. Il veut récupérer la l’honore pas. Quant à Plea, il n’a pas tout réussi, mais c’est à la bagarre qu’il est allé arracher ce penalty qui, au final, redonne un peu de relief à la saison du Gym. Dans la lignée de son match à Rome, Dante a une fois encore sauvé pas mal de coups, confirmant qu’il ne balle, à aucun moment blesser l’adversaire. C’est embêtant car il va manquer un match au minimum (contre Caen, ndlr).

Le retour en forme de Dante est une bonne nouvelle…

Oui, il a très bien joué. On a été solide.

Cette victoire peut-elle revoir vos ambitions à la hausse ?

Ça va continuer à être difficile, je le répète depuis le début de saison. Ce sera le cas jusqu’à Noël, voire un peu plus. Mais c’est bien de gagner ce genre de match. On aurait pu avoir quelques points de plus, avec des nuls. C’est comme ça, il faut avancer, faire progresser l’équipe. C’est une vraie reconstruc­tion, mais je félicite mon équipe car ce n’est pouvait pas passer au travers sans que cela soit automatiqu­ement sanctionné par une défaite, voire une volée. Au coup de sifflet final, le capitaine brésilien s’est immédiatem­ent tourné vers le kop, bras et poings en l’air, en rassembleu­r, comme pour s’excuser des dernières débâcles. jamais facile trois jours après un déplacemen­t à Rome.

Votre équipe a-t-elle joué avec la peur au ventre ?

C’est trop facile de dire ça, mais c’est évident qu’on n’avait pas envie de se faire égaliser. C’est normal d’avoir de la crispation dans ces moments. La confiance nous faisait défaut, mais il faut savoir vivre avec la pression.

Justement, étiez-vous sous pression ?

(Il sourit). Vous pensez ? Je me concentre sur mon job, sur ce que je fais à l’entraîneme­nt, sur que j’ai à faire avec l’équipe et le cadre que j’ai. Je ne travaille pas moins et moins bien que la saison dernière. Pour Nice, on ose espérer que le plus dur est passé, qu’on ne reverra plus de sitôt des matchs aussi peu aboutis dans l’animation offensive, quand Seri, SaintMaxim­in ou Cyprien feront leur retour dans le groupe. Car, sans eux, le Gym fait dans la solidité, le don de soi, le courage. Il ne peut pas faire autrement, puisqu’en l’état actuel des choses, il manque cruellemen­t de talent et de génie pour prétendre redevenir l’équipe flamboyant­e et rayonnante de la saison dernière. Lucien Favre l’a capté depuis longtemps, mais cela ne l’autorise pas non plus à perdre autant de matchs (sept en Ligue 1). « C’est une totale reconstruc­tion, mais on devrait avoir des points en plus, avec davantage de matchs nuls, par exemple », a redit l’entraîneur après Dijon. Par chance, Nice n’est pas encore largué dans ce championna­t que survolent Paris et Monaco. Il sait aussi qu’il ne peut plus se permettre de perdre n’importe où, comme à Caen, dans deux semaines.

 ??  ?? Christophe Jallet et le Gym repartent de l’avant.
Christophe Jallet et le Gym repartent de l’avant.

Newspapers in French

Newspapers from France