Nice-Matin (Cannes)

Pourquoi Orange met une banque dans votre mobile L’événement

Elle est arrivée jeudi sur les smartphone­s français avec des tarifs très agressifs. Orange Bank vise les 400000 utilisateu­rs la première année, deux millions dans dix ans

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Consolider ses acquis et se diversifie­r. C’est dans le plan stratégiqu­e de l’opérateur de téléphonie Essentiels­2020 depuis cinq ans. Consolider en investissa­nt sur le réseau et la relation clients pour garder le leadership sur la téléphonie. Se diversifie­r par l’internet des objets et les services financiers. Voici un nouveau pas franchi et non des moindres. Depuis le deux novembre, Orange est maintenant aussi une banque. Une offre qui bouscule le paysage. Quels en sont les enjeux pour l’opérateur ? Pourquoi lance-t-il l’applicatio­n Orange Bank maintenant ? Réponses avec Christian Bombrun, directeur des nouveaux usages et des divertisse­ments chez Orange France et Nathalie Clere, directrice d’Orange Sud-Est.

Les bonnes raisons de se lancer maintenant

Nathalie Clere: Le potentiel de croissance du secteur est énorme pourquoi Orange s’en priverait ? L’usage des mobiles explose. La banque arrive dans le top trois des consultati­ons sur mobile. La majorité des échanges banques et clients se font via le smartphone. La banque directe est sur une croissance à 11 % là où le marché traditionn­el est en stagnation. Il existe trois millions de clients banque directe en France, il y en a dix-huit millions en Allemagne. Les paiements sans contact sont en expansion: on est à deux millions. Dernier argument : la loi sur la mobilité bancaire facilite les changement­s de banque. Les voyants sont au vert.

Les objectifs à tenir

Christian Bombrun: «On vise 400 000 utilisateu­rs d’Orange Bank la première année, deux millions dans dix ans, L’objectif est de réaliser 400 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les services financiers en 2 018 [N.D.L.R. : le groupe Orange en réalise 40,9 milliards]. « On entre dans un marché ultraconcu­rrentiel, les objectifs sont ambitieux mais tout à fait atteignabl­es : on va pouvoir capitalise­r sur notre force, notre fichier de 30 millions de clients en France dont 22 millions dans la téléphonie mobile. On va leur proposer l’offre bancaire en rebond. » Avant son lancement, l’applicatio­n a été testée en interne par 4 000 personnes. Les salariés et retraités de l’opérateur de téléphonie sont aussi les premiers clients potentiels.

Pas le premier, pas le dernier

Nathalie Clere : « Orange avait déjà des offres financière­s dans sa palette de services. Orange Money est utilisé par trente-quatre millions de clients en Afrique et au MoyenOrien­t. Ce service permet de transférer de l’argent. On a lancé Orange Cash en 2 016. On compte 500 000 utilisateu­rs en France. »

Comment fait-on de

l’argent avec du gratuit ?

Christian Bombrun : « La carte est gratuite, les frais de tenue de compte aussi sur le coeur de prestation. C’est sur le hors-piste qu’Orange gagne de l’argent comme les comptes inactifs par exemple 5 euros de tenue de compte si vous ne faites pas trois opérations par mois, les agios (8 %, moyenne basse du marché). Même si l’offre est très agressive, même si on est très compétitif, ces coûts existent. Mais nos revenus viendront surtout sur le crédit et l’assurance, services qui arriveront dans un second temps. »

 ??  ?? Nathalie Clere, directrice d’Orange Sud-Est (au centre) et Christian Bombrun, directeur des nouveaux usages d’Orange France (à droite), lors du lancement d’Orange Bank à Cap , à SaintLaure­nt-du-Var : « La banque, c’est maintenant.» (Photo C.L.)
Nathalie Clere, directrice d’Orange Sud-Est (au centre) et Christian Bombrun, directeur des nouveaux usages d’Orange France (à droite), lors du lancement d’Orange Bank à Cap , à SaintLaure­nt-du-Var : « La banque, c’est maintenant.» (Photo C.L.)
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(C.L.) Claire Savoy, à Cap .
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