Nice-Matin (Cannes)

Eric Elbaz, poil à gratter de la droite LR

-

Un documentai­re sur le quartier, un essai sur la droite locale, des interventi­ons sur les réseaux sociaux, vous n’en faites pas un peu trop ? Un besoin d’ego ?

Honnêtemen­t, je me réalise déjà à travers tout ça, et je m’exprime aussi avec la parole des autres. Mais ça ne relève pas d’un besoin de reconnaiss­ance, car c’est cela qui tue l’engagement politique.

Vous suscitez méfiance et réticences de certains élus. Derrière vos actions, un objectif électoral en tête, notamment pour les municipale­s ?

Je n’ai aucune ambition politique, je l’ai toujours dit. Mais heureuseme­nt pour mes détracteur­s qu’il n’y en a pas dix comme moi ! Si un jour le maire me confie une mission concrète, je m’y emploierai, mais je ne veux pas n’être qu’un faire-valoir.

Votre parole est plutôt « brute de décoffrage » parfois ?

C’est aussi une manière de faire bouger les lignes. Et puis quand on arrête d’agir et de réfléchir, on meurt… Moi, je suis quelqu’un qui continue de croire en une droite sociale et humaniste.

Votre ouvrage sur la droite, en cours d’écriture, est un pavé dans la mare locale ?

C’est un essai purement politique sur la droite départemen­tale, de Mandelieu à Nice. Je dénonce un clientélis­me et l’attitude béate des militants. Beaucoup d’élus ne sont pas vraiment libres dans les A.-M. Pendant les primaires de la Présidenti­elle, certains n’osaient pas prendre position contre le courant dominant, de peur qu’on leur coupe les subvention­s. Mais avec la guerre des chefs entre Ciotti et Estrosi, les choses vont peut-être bouger…

Et pourtant, vous êtes toujours adhérent chez Les Républicai­ns ?

J’ai toujours ma carte d’adhérent, et je suis derrière David Lisnard, mais c’est un soutien critique. Je suis un homme engagé, pas un militant mouton !

Au risque de faire cavalier seul ?

Pas du tout. Je reçois beaucoup de soutiens d’élus communaux, de citoyens, ou d’employés institutio­nnels qui me disent : « Vas-y, nous, on ne peut pas ».

Et votre quartier République, vous le voyez comment ?

Il y a un renouveau. Mais Bernard Brochand a dit un jour : «Il faut faire des choses qui se voient ». Or certaines familles crèvent toujours la dalle, juste en face de la nouvelle médiathèqu­e…

Avec vos critiques, vous devez fatiguer les élus, non ?

Je pense… Grandement !

Newspapers in French

Newspapers from France